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[DEPECHE] Chasse aux ultra-riches lancée par @FHollande : la résistance s’organise

PARIS, FRANCE. Dans la foulée de l’annonce par François Hollande, lundi soir, d’une taxation à 75% des revenus dépassant le million annuel, les réactions ont afflué toute la journée de mardi, tandis qu’étaient signalés les premiers actes de résistance de la part des Français susceptibles d’être stigmatisés.

Un membre du collectif "Les Riches sont sympa"

Dans l’Ouest parisien, ainsi que dans quelques poches de population éparses dans le reste du pays (Côte d’Azur), la tension était palpable et l’atmosphère électrique.  « Jusque ici, nous tenions le coup grâce au soutien sans faille de notre diaspora en Suisse, à Monaco et à l’île Moustique », souffle Charles-Hubert, l’œil couvert par une mèche. « Mais c’est la menace de trop, les parents s’inquiètent pour leurs enfants, les signalements de rôdeurs du Parti socialiste armés de tracts se multiplient sur nos marchés et à l’entrée des Monceau Fleurs », avoue le trentenaire, qui évoque « un retour aux âges les plus sombres de notre histoire », et dénonce une volonté de « désigner à la vindicte plébéienne » une population « souffrant de sa différence ». « Les socialistes sont dans la haine de l’Autre au sens levinasien du terme », analyse ce passionné de philosophie « et de bridge ». Avec quelques amis, il vient de lancer le collectif “Les Riches sont sympa”, qui se propose d’aller distribuer des billets de banque à la sortie de Pôle Emploi pour améliorer l’image de leur classe sociale.

 

Des réflexes de temps de guerre refont surface. A la Madeleine, de longues files d’attente étaient ainsi constatées dans l’après-midi devant chez Ladurée, Hédiard et Fauchon, qui affichaient en vitrine des annonces de rupture de stock sur plusieurs produits de première nécessité. « Les filières d’approvisionnement en caviar pourraient être interrompues », s’inquiète Anne-Cécile, poussant devant elle sa poussette à quadruplés, tandis que pour Enguerrand, foulard Louis Vuitton noué à la Rambo autour du front, « on se demande combien de temps on pourra encore sortir librement, peut-être les hollandistes vont-ils nous imposer le port d’un signe distinctif ! ». Le jeune homme complète immédiatement : « mais on ne se laissera pas faire ! », en agitant un club de golf d’un air menaçant. Il a passé toute la matinée avec quelques amis à ériger une barricade de meubles Louis XVI pour bloquer l’entrée de sa rue dans le 16ème arrondissement de Paris, fortification de fortune sur laquelle il s’apprête à monter la garde « toute la nuit ».

 

Pour Marie-Xavière, présidente de l’association des riverains d’une villa (NDLR : quartier privatisé) de la banlieue ouest, « la question de l’exode va bientôt être posée », pour devancer ce qu’elle appelle un « viol fiscal ». Ses voisins, selon elle, n’ont plus rien à perdre et sont prêts à utiliser leurs « domestiques philippins » comme « bouclier humain » contre les agents du Fisc. « Tout est prêt pour une extraction d’urgence », affirme-t-elle en dévoilant les plans de l’héliport dont la construction vient d’être votée en conseil de copropriété. Des camps de réfugiés du Rotary Club seraient prêts à être ouverts à la frontière luxembourgeoise pour accueillir les premiers rescapés de « l’enfer de l’imposition » socialiste.

 

Les mots de soutien de l’UMP, a contrario, ont été chaleureusement applaudis, et notamment celui de Luc Chatel fustigeant la gauche qui veut « moins de riches », ou de Bernard Accoyer déplorant que Hollande veuille « chasser de France les derniers riches qui y vivent ». « C’est un véritable soulagement », se réjouit Bénédictine, après « l’angoisse » de l’annonce de candidature où Nicolas Sarkozy « se prétendait le candidat du peuple ». Pour elle pas de doute : son « petit Nicolas » est « de retour ». Au siège de l’UMP, on nous expliquait en fin d’après-midi que l’on étudiait en outre la possibilité d’un classement des « riches » en espèce protégée au nom de la diversité biologique, ce qui pourrait permettre de défendre leur habitat naturel, mais également de garantir leur reproduction contre la menace de « révolution fiscale » de François Hollande. Plusieurs autres mesures étaient également évoquées, comme celle d’un « service public des avocats fiscalistes » ou d’un « droit opposable » à « l’exonération fiscale ».

 

Romain Pigenel, envoyé spécial pour l’Agence de presse Variae

Nicolas Sarkozy ment sur RTL, Calvi, Duhamel et @jmaphatie laissent dire

Ce lundi matin, Nicolas Sarkozy était l’invité de la longue matinale politique de RTL, avec aux manettes un trio de journalistes politiques chevronnés, Yves Calvi, Alain Duhamel et Jean-Michel Aphatie. Le candidat-président a livré son numéro désormais bien rôdé, alternant ton doucereux et piques brutales, jouant avec les journalistes comme le chat avec les souris, bataillant sur l’interprétation de ses propos passés et cognant durement François Hollande, répondant aux auditeurs avec un rituel « je vais essayer d’être précis » [comprendre : je ne le serai pas du tout]. Une mécanique simple mais efficace, permettant d’enchaîner approximations, réécritures de son bilan, procès d’intention contre l’opposition et promesses de campagne, au point qu’un journaliste du Monde parle sur Twitter d’un « tapis de bombes » de calembredaines.

 

Je ne vais pas ici me livrer à une patiente collecte des éclats d’obus, notamment sur les questions programmatiques. D’autres l’ont fait ou le feront. Un passage, un seul, a accaparé mon attention. C’est à 7 minutes 57 sur cette vidéo.

Au cours d’un développement sur l’école, Nicolas Sarkozy revient sur la possibilité et la nécessité, sur certains sujets, d’une union sacrée de tous les partis. Il prend son propre exemple, face aux projets européens de François Mitterrand. « Il m’est arrivé de voter des traités négociés par François Mitterrand : l’acte unique, la monnaie unique, le fait qu’il soit socialiste ne m’a pas empêché de considérer que sur l’Europe on devait faire un bout de chemin ensemble ».

 

L’exemple fait visiblement partie des éléments de langage et arguments récurrents du candidat : il l’a déjà employé, mercredi dernier, lors de son passage au JT de France 2 pour fustiger l’abstention des députés socialistes sur le vote pour le Mécanisme de stabilité européen. Sauf que les internautes, en direct, ont mis à jour le misérable « mytho », comme disent les djeunes : au moment du vote de l’Acte unique, Nicolas Sarkozy n’était pas encore député ; au moment du vote de la monnaie unique, il n’a pas pris part au vote, procès-verbal du Palais Bourbon faisant foi. Fait notable, la mystification est suffisamment énorme pour que la presse, pour une fois, s’en saisisse : Le Monde, le JDD, Libération, Le Lab Europe 1 (entre autres) consacrent des articles à l’énorme mensonge en prime time, et sur RMC, Jean-Jacques Bourdin accroche sévèrement Jean-Pierre Raffarin à ce sujet (ici à 6:35).

 

On peut penser qu’il existe un service de presse à l’Elysée ; que dans le pire des cas, Nicolas Sarkozy lit lui-même les gazettes ; et qu’il a donc pris connaissance de ces désintox à grande échelle qui devraient, dans un monde normal, le dissuader de répéter une telle énormité.

 

C’est pourtant ce qu’il fait lundi matin sur RTL, sans ciller, sans honte, croyant visiblement fermement en l’adage selon lequel « la répétition d’un mensonge finit par devenir une vérité ». Grand bien lui fasse. C’est l’attitude des trois journalistes expérimentés qui lui font face (non pas un, ni deux, mais trois) qui est en revanche extrêmement questionnante et perturbante. Ils laissent filer le mensonge, sans même broncher, participant ainsi, par défaut, à sa crédibilisation.

 

Que se passe-t-il à ce moment dans la tête de nos trois éditocrates ? Ne lisent-ils pas la presse ? Sont-ils passés à côté de ce mini-buzz datant d’à peine quatre jours ? N’ont-ils pas préparé l’émission ? Sont-ils complètement incultes sur notre histoire récente ? Ont-ils eu tous les trois en même temps une soudaine perte d’acuité auditive ? Se sont-ils évanouis l’espace d’un instant ? Sont-ils tellement hypnotisés par le numéro de charme et de menace de leur interlocuteur, qu’ils n’osent piper mot, même s’ils n’en pensent pas moins ?

On ne parle pas d’un débat complexe sur les effets de telle ou telle réforme, de telle ou telle proposition. On parle d’un fait strictement constatable : un homme qui prétend avoir été député 2 ans avant sa première élection, et qui prétend ensuite avoir pris part à un vote auquel il n’a, selon des documents officiels, pas participé. Nulle complexité, nulle ambiguïté, la vérité factuelle dans toute son éclatante nudité. Tellement éclatante qu’elle en aveugle trois stars de l’information hexagonale.

 

Ce manque de réactivité (ou cette complaisance) de nos trois larrons n’est pas le pire, quand on y songe. Le pire, c’est que Nicolas Sarkozy puisse tenter un coup aussi grossier. Il le fait car il sait qu’il va le réussir, et qu’il ne rencontrera aucune résistance en face. Il sait qu’il est bien le candidat du système médiatique, de ses barons de l’information et de ses vieilles gloires de l’éditorialisme. Il connaît leurs faiblesses et l’emprise qu’il peut exercer sur eux. Il est, très simplement, le critique le plus féroce et le plus cynique des médias, sans aucun doute sur leur potentiel de veulerie. A vous faire passer Arrêt Sur Image ou Acrimed pour d’angéliques naïfs.

 

J’aimerais être démenti sur cette conclusion. Lire, a minima, un correctif écrit de la part de  ces grands manitous de l’information politique, un billet – pourquoi pas – sur le blog de Jean-Michel Aphatie. Sans grand espoir – mais je ne demande qu’à être agréablement surpris.

 

Romain Pigenel

Démonstration de journalisme d’opinement au Salon de l’Agriculture

Chaque élection nationale – et chaque élection présidentielle en particulier – est l’occasion de voir apparaître de nouvelles tendances dans le traitement de l’information et le journalisme. Qui ne se rappelle pas de Benoît Duquesne pourchassant à moto dans les rues de Paris un Jacques Chirac fraichement élu, en 1995 ? L’élection 2002, elle, vit la grande mode des reportages sur les agressions de personnes âgées et les violences urbaines. En 2007, les émissions « face aux Français » firent leur entrée – remarquée – dans le monde politico-médiatique. Quelles vont donc être les nouveautés de 2012 ?

Même s’il est encore un peu tôt pour se prononcer de manière définitive, on peut déjà établir quelques hypothèses. Les « pure players » et leur information connectée aux réseaux sociaux. Twitter, où sont présents journalistes et responsables politiques pour une communication moins aseptisée et plus aiguisée. Et enfin le journalisme d’opinement, nouvelle méthode audacieuse introduite sur le terrain, qui pourrait bien révolutionner l’interview politique.

 

Le journalisme d’opinement – à ne surtout pas confondre avec le journalisme d’opinion – est nommé ainsi en référence à l’expression « opiner du bonnet », ou donner son assentiment. Il consiste à délibérément employer les mots et le point de vue de la personne que l’on interviewe, pour mieux la mettre en confiance, et donc ultérieurement pouvoir lui soutirer des informations.

 

Une très belle démonstration de cette technique redoutable a été faite lors de l’inauguration du Salon de l’Agriculture par Valérie Astruc, journaliste affectée au suivi de l’Elysée. Alors que le cortège présidentiel déambule dans le salon, entourant fermement le président pour l’empêcher d’insulter les passants, la journaliste jaillit et interroge le nouveau candidat : que pense-t-il de François Hollande qui « se gargarise » d’être très présent également à ce rendez-vous incontournable de l’agriculture ?

On remarquera et appréciera l’habileté du terme utilisé. Un journaliste lambda, s’attachant encore au culte ringard de l’objectivité, ou simplement non formé à la méthode du journalisme d’opinement, aurait employé un mot neutre, sans coloration particulière. “Que pensez-vous de François Hollande qui se félicite d’ / se fait fort d’ / affirme / déclare être très présent au Salon de l’Agriculture ?” Une question ainsi formulée n’aurait rien provoqué chez le président. Au contraire, la question de Valérie Astruc, en faisant mine d’adopter le point de vue présidentiel en utilisant un terme dépréciatif, sert de tremplin à Nicolas Sarkozy pour attaquer François Hollande. La satisfaction est d’ailleurs immédiatement perceptible sur le visage du candidat de l’UMP. En répétant très régulièrement cette opération, la journaliste peut espérer, au bout de quelques années, obtenir une confidence inédite de la part de son interviewé de prestige.

 

A mesure qu’il se popularise, on entend dire beaucoup de sottises sur le journalisme d’opinement. Certains affirment ainsi qu’il ne serait ni nouveau, ni français, et qu’il aurait été importé de Russie, de Chine, ou de certains pays du Maghreb. Il est vrai que c’est une forme de journalisme qui a eu des prédécesseurs, mais bien de chez nous, et parmi eux un certain Jean-Pierre Pernault, ou les pionniers de l’ORTF. Avis aux déclinistes et pessimistes en tous genres : notre pays est encore plein de ressources !

 

Romain Pigenel

[DÉPÊCHE] Ticket de métro à 1,7 euros : réactions satisfaites après la découverte de @NK_M

PARIS, France. Les réactions de surprise et de satisfaction se multiplient ce vendredi après la découverte, par Nathalie Kosciusko-Morizet, du véritable prix du ticket de métro, bien inférieur aux estimations gouvernementales.

Invitée à l’antenne d’Europe 1, la porte-parole de Nicolas Sarkozy a en effet appris en direct que le ticket de métro ne s’échange pas actuellement à 4 euros, mais à plus de deux fois moins.

Au siège de l’UMP, on ne cache pas son soulagement. « C’est la fin d’années d’angoisse et remords », nous confie un responsable préférant garder l’anonymat. « Tous nos calculs et nos projections budgétaires reposaient sur des hypothèses de coût de la vie grandement surestimées », qui ont conduit le président de la République à « mener une politique salariale bien trop généreuse » et à bâtir une fiscalité « excessivement redistributive », en « saignant aux quatre veines » les Français « soi-disant aisés » pour aider les « prétendus pauvres » qui voyagent, en fait, « quasi gratuitement dans le métro ». « Nous avons été intoxiqués par la propagande des partis de gauche et des syndicats, qui ont fini par nous faire croire qu’il y avait de la misère en France », se désole Gonzague, coordinateur du collectif « L’avenue Montaigne avec Sarko », qui dit désormais « mieux comprendre pourquoi il y a tellement de monde dans le métro ». A ce prix-là, « Pourquoi s’en priver ? ».

 

Après la stupéfaction et la sidération initiales, les premières demandes de réactions concrètes ne se font pas attendre. Joint par téléphone, Charles-Edouard Séguriand de Séguonzac, président de la Fédération Française des Citadins en 4×4 (FFC2Q), réclame l’organisation rapide d’un « Grenelle des transports urbains » pour rétablir « l’égalité des droits et des possibles » entre les possesseurs de 4×4, « stigmatisés et doublement ponctionnés » par « le prix de l’essence et le coût du gardiennage pour [leur] véhicule », et « les assistés du métropolitain », qui « ignorent le stress induit par les risques de carjacking » et les « éraflures » très difficiles à « réparer ».

 

Du côté du Medef, on se félicite des « réserves de croissance » dévoilées par cette découverte, qui expliquerait notamment le différentiel de productivité entre la France et l’Allemagne, et on en appelle à une « révision générale des salaires » à la baisse pour « relancer l’entreprise France ». « Se goinfrer de tickets de métros » ou avoir de la croissance, « il faut désormais choisir ». Des proches de Laurence Parisot évoquent également la possibilité d’un « audit du prix de la baguette de pain », autre denrée dont le coût pourrait être largement surestimé à l’Elysée.

 

Romain Pigenel, pour l’Agence de Presse Variae

Halal, #SarkoCensure, « j’l’emmerde » : bienvenue dans la gonzo-campagne présidentielle

C’est une affiche qui en dit long. La une du Point de cette semaine, avec les deux concurrents François Hollande et Nicolas Sarkozy en portrait et cette mention-choc : « qui ment le plus ? ». Cette publicité brutale pour le newsmagazine à couverture rouge nous ramène à un constat implacable : ce ne sont pas seulement 5  années qui séparent 2007 et 2012 ; c’est un univers, entre deux campagnes qui n’ont rien à voir. Pour reprendre les mots de Pierre Moscovici au sujet de 2012 : « Ce n’est pas une campagne comme une autre. C’est la campagne la plus sale que la France ait connue depuis 30 ans ».

Bienvenue dans la gonzo-campagne, comme on parle de journalisme gonzo ou de porno gonzo. Comprenez : qui fait éclater les normes de la bienséance politique, et dans laquelle tous les coups – les pires, les plus improbables, les plus consternants – sont permis.

 

Les candidatures en carton. Frédéric Nihous, Hervé Morin, Christine Boutin : après avoir juré les grands dieux qu’il était impensable qu’ils n’aillent jusqu’au bout de leur démarche, après avoir, parfois, dit pis que pendre du président sortant, ils se rallient à lui sitôt son entrée en campagne réalisée, en le découvrant tout d’un coup paré des plus grandes qualités.

 

Les faux débats et les questions secondaires qui occupent le terrain. Le début de cette semaine a ainsi été dominé par une psychose médiatique autour du halal, le Front National essayant de persuader les Franciliens qu’ils en étaient les Messieurs Jourdain, en consommant tous sans le savoir. La semaine précédente, le FN était déjà à l’honneur sur l’éventuel drame de sa non-participation au scrutin présidentiel, faute d’avoir suffisamment travaillé à trouver des signatures d’élus. Au même moment, l’Europe coule.

 

Les barbouzeries web de pieds nickelés. C’est l’épisode qui est passé à la postérité sous le nom de #SarkoCensure : des comptes parodiques ou comiques visant la candidature de Nicolas Sarkozy sont fermés sans avertissement, et en dehors de toute logique, sur le réseau social à la mode de cette présidentielle, Twitter. Alors que l’équipe du candidat finit par reconnaître son intervention directe dans certains cas, d’autres fermetures sauvages demeurent inexpliquées, l’entreprise américaine se fendant de communiqués plus que laconiques. Restent les suspicions généralisées sur les tentatives élyséennes de contrôler les réseaux sociaux, au mépris de la liberté d’expression.

 

Les agressions verbales, injures, insultes entre candidats. Nicolas Sarkozy accuse François Hollande de mentir matin et soir, Bernard Debré disserte sur les lopettes, Jean-Luc Mélenchon traite Marine Le Pen de « vampire » ou de « névrosée », Eva Joly, en totale perdition, lâche qu’elle « emmerde » Corinne Lepage. Les services de presse des différents candidats échangent des tirs de mortiers, via l’AFP et ce nouveau véhicule à vacheries qu’est Twitter.

 

Les règlements de comptes intra-partis. Nora Berra qui fustige le racisme de l’UMP, Christian Vanneste qui condamne le caractère « totalitaire » de la même formation politique, Daniel Cohn-Bendit qui traîne dans les médias son spleen écolo, expliquant alternativement qu’Eva Joly est une erreur de casting, et qu’il faut quand même la soutenir.

 

Les affaires et leur instrumentalisation inter-partis, enfin : on se vide des poubelles à la tête, dans la plus totale indifférenciation entre rumeurs, boules puantes, affaires jugées et dossiers en cours d’instruction. La palme revenant cette semaine à l’UMP Sébastien Huyghe qui somme François Hollande de s’expliquer sur les affaires « de fric et de sexe » (sic) qui frapperaient sa famille politique.

 

Pour résumer ; une campagne qui sent la poudre, qui sent tout court, et qui parvient presque à parler de tout, sauf des problèmes des Français et de leur première préoccupation : le chômage.

 

Comment en est-on arrivé là ?

 

Paradoxalement, la crise, et l’épée de Damoclès confuse de la dette qui plane au-dessus du pays, contribuent sans doute pour une bonne part à cette dégradation du débat public, au lieu de susciter des affrontements idéologiques passionnés. La crainte d’être incapable de tenir des promesses trop ambitieuses, la crainte, aussi, de ne pas être crédible, conduit les différents candidats à une grande prudence programmatique, qui du coup donne plus de poids à la forme qu’au fond, et met au premier plan l’affrontement des personnes. Avec tous les débordements que cela implique. Cette campagne est aussi le reflet d’un pays  à bout de nerfs, et au bout de ses forces. L’époque est anxiogène et violente, les liens sociaux, et donc le débat politique, s’en ressentent mécaniquement.

 

Mais le président sortant, et ce qu’il convient d’appeler le sarkozysme – ce style d’exercice du pouvoir – portent sans doute la plus lourde responsabilité dans cet état de fait. Parce que durant 5 ans, Nicolas Sarkozy n’a cessé d’abîmer les normes et les conditions de la vie politique, multipliant les promesses non tenues, les sorties de route verbales, les provocations et les stratégies de déstructuration de ses adversaires (la fameuse ouverture).  Parce qu’aujourd’hui, ce n’est pas tant l’avenir du pays qui est en jeu pour lui, que la continuation coûte que coûte de sa présidence, et la préservation d’un système d’intérêts privés et de copinages qui serait mis à jour, et à bas, en cas de défaite. Les outrances du sarkozysme génèrent en retour un anti-sarkozyme des plus virulents, qui à son tour appelle un durcissement du camp présidentiel. Jeu de miroir sans fin.

 

Reste finalement une seule question ouverte : quelle abstention dans deux mois ?

 

Romain Pigenel

Un jour sans fin #sarkocasuffit

- Merci de m’avoir reçue si vite docteur. Pour ne rien vous cacher, je suis vraiment très inquiet.

- Dites-moi tout.

- Je ne sais pas trop par où commencer.

- Reprenez depuis le début, détendez-vous, vous voulez un verre d’eau ?

- Non, non, ça ira … donc mon mari, comme vous le savez, arrive en fin de contrat et je crois qu’il a du mal à gérer le stress que cela induit … Il se fait des cheveux blancs, au propre comme au figuré. Et … [elle retient un sanglot, sort un mouchoir] Je crois qu’il a perdu la mémoire. Enfin, c’est compliqué à expliquer, c’est plutôt qu’il se croit revenu au début de son contrat. Plus exactement, au moment où il allait décrocher son contrat. Alors quelqu’un m’a dit que vous pourriez peut-être nous aider …

- Expliquez-moi.

- Il refait méticuleusement ce qu’il faisait il y a cinq ans, parfois au détail près. Il a contacté ses collaborateurs de l’époque pour les ré-embaucher. Il se remet à se lever tôt le matin pour aller visiter ses clients sur leur lieu de travail. Il agresse verbalement ses concurrents. Il reprend des mots qu’ils n’utilisait plus …

- Vous avez un exemple ? C’est important pour le diagnostic.

- Euh … va … va … « valeurs », je crois, je n’ai pas très bien compris. Ça existe, c’est français ?

- Oui, oui.

- Et puis tra … tra … Attendez j’ai un doute. Vous savez, ce qu’on fait quand on défile pour présenter des vêtements. Traveil ? Travoile ?

- Travail ?

- Oui voilà ! Valeur, travail, il n’a que ça à la bouche. Alors que je vous jure docteur, il ne m’en parlait jamais, jamais plus !

- Et comment réagit son entourage ?

- Ils l’encouragent dans cette voie [elle se mouche bruyamment]. Il y a ce monsieur avec ses gros sourcils qui est revenu frapper à notre porte l’autre jour, et qui prend soin lui aussi de répéter ce qu’il lui disait il y a cinq ans. Qu’il allait gagner, qu’il était le meilleur … C’est sans doute très bon pour le moral de mon mari, mais je vois bien que ça aggrave sa confusion temporelle ! Et puis il y a tout ses subordonnées, il les réunit régulièrement en ce moment, et ils n’arrangent rien à son problème, si vous saviez ! On retrouve les grands moments de la campagne de 2007quand il entre en campagne, ça dépote, et j’en passe, et des meilleures !

- Hum. Je vois. Et vous, comment vous comportez-vous ?

- Je ne sais pas quoi faire. J’ai essayé quelques petites choses pour le maintenir dans la réalité, je lui ai caché sa montre fétiche qu’il avait toujours au poignet avant, par exemple.

- Et pour vous-même, vous faites bien attention, par exemple, à ne pas vous habiller comme à l’époque, à …

- Je … je n’étais pas avec lui il y a 5 ans. Il y en avait une autre.

- Ah. Et vous avez peur qu’il vous oublie aussi, justement, c’est ça ?

- Quand je l’ai entendu discourir l’autre jour sur la famille, le mariage, qui doivent rester des « repères stables » dans la société, je me suis demandé s’il n’était pas en train de m’effacer de sa mémoire, parce bon, on peut pas dire qu’il ait été un as du mariage stable, si vous voyez ce que je veux dire [elle étouffe à nouveau un sanglot].

- Allons. Allons. Reprenez-vous [il lui tapote gentiment le bras]. Nous connaissons ce trouble, que certains de mes confrères appellent syndrome du “jour sans fin”. Les symptômes en disparaîtront d’eux-mêmes quand votre mari sera confronté de manière irréfutable au fait que la période qu’il essaie de reproduire méthodiquement est révolue. Son contrat ne doit pas être renouvelé, c’est bien cela ?

- Non, plus personne n’y croit, à part lui … il s’arrête dans deux mois, en principe.

- Bien. Deux mois à tenir, qu’est-ce que c’est hein ! Prenez sur vous, prenez des vacances, changez d’air. Et réfléchissez déjà à sa reconversion : il faut qu’il rebondisse vite, à l’étranger par exemple ! Vous avez des pistes ?

- Il avait bien quelques amis, en Tunisie, en Italie, ou en Egypte, mais ils ont également été mis à la retraite précoce. Peut-être en Libye …

- Vous voyez ! Allez, allez : tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.

 

Consultation espionnée par Romain Pigenel

Suspension des comptes anti-Sarkozy : Twitter doit se responsabiliser #SarkoCensure

« Quand ça veut pas, ça veut pas ». Décidément, le passage du statut de président-candidat à celui de candidat-président n’est pas une sinécure pour Nicolas Sarkozy : alors qu’un sondage révèle l’avis majoritairement négatif des Français sur son entrée en campagne, deux polémiques viennent coup sur coup ternir son dispositif web qui se voulait exemplaire. Il y eut d’abord celle sur son profil Facebook « timeline », suspecté d’avoir été conçu avec l’aide poussée du géant du web américain, appliquant un traitement de faveur au sortant. Il y a aujourd’hui, un voire deux crans au-dessus en gravité, la colère qui embrase le web quant à la censure sauvage et répétitive de comptes Twitter dont le titre est défavorable à Nicolas Sarkozy. Dans une ambiance un brin paranoïaque, les twittos assistent à la disparition, parfois quelques heures seulement après leur création, de comptes parodiques ou tout simplement critiques faisant trop explicitement référence au nom de Sarkozy, ou à son slogan « La France forte ». Les informations et explications tombent au compte-goutte ; l’équipe web du président a fini par avouer qu’elle avait demandé la suspension d’un compte imitant le sien ; mais le mystère demeure pour les autres comptes terrassés. Action de Twitter sur demande de l’Elysée ? Réseau de faux comptes Twitter actionnés de manière centralisée (botnet) pour faire des « déclarations de spam » massives contre des comptes Twitter ciblés ? Plus prosaïquement, actions commando des militants en ligne de l’UMP ? Ou d’un autre acteur non-identifié ?

Dans toutes ces spéculations effrénées, il y a un grand absent : Twitter. A l’heure où j’écris ces lignes, l’entreprise américaine, qui n’a pas de représentation française, n’a pas réagi autrement que par des mails-types aux victimes de suppressions de compte qui cherchaient à en savoir plus – mutisme suscitant en réaction une lettre ouverte de l’équipe web de François Hollande. Les réponses laconiques du réseau social, comme l’explique par exemple Internet Sans Frontières, ouvrent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses. Pourquoi un compte caricatural assumé comme tel – choses explicitement permise par les conditions d’utilisation de Twitter – est-il suspendu suite à une plainte de l’équipe élyséenne pour usurpation d’identité ? Pourquoi cette notion de caricature semble-t-elle être appliquée à géométrie variable, et avec moins de sévérité pour les comptes moquant la gauche ? Et même si les fermetures de comptes que l’on ne peut accuser de prendre l’identité de Nicolas Sarkozy (@SarkoCensure par exemple) sont dues à des actions abusives de l’UMP (déclaration en spam par plusieurs militants), pourquoi Twitter tolère-t-il un tel détournement de l’esprit de ses règles de modération ? Pour aller au fond du sujet : quelles sont les limites à la liberté d’expression politique admises, et respectées, par ce réseau social ?

 

On en viendrait presque à oublier une évidence : Twitter est une entreprise, étrangère qui plus est. Pas un service public. L’effet de mode autour de ce réseau, la légende de la « révolution Twitter » en Iran, l’arrivée en masse des responsables politiques pour « gazouiller » à l’occasion des élections françaises ont pu finir par masquer la vraie nature du service de micro-blogging. Du reste, Twitter n’a pas été conçu non plus, initialement, pour (sup)porter de telles problématiques. Ou l’histoire classique d’une technologie qui grandit plus vite que la régulation de ses usages.

 

On peut toujours dire, comme je l’ai lu ici et là aujourd’hui : « vous n’avez qu’à ne pas aller sur Twitter, rien ne vous y oblige ». C’est vrai : l’entreprise n’est en situation de monopole de fait sur la messagerie sociale, que parce qu’on lui accorde de l’importance. Twitter n’est pas une ressource naturelle d’importance vitale. Mais de facto, le réseau s’est imposé et est désormais au cœur du débat politique, ayant même eu récemment les honneurs ô combien symboliques, et significatifs, du journal télévisé du soir de TF1. Cette omniprésence implique naturellement de grandes responsabilités, que l’entreprise ne peut repousser, sauf à évacuer toute activité politique de son réseau. Première de ces responsabilités : assumer son statut et communiquer en conséquence. C’est le silence de Twitter, depuis 48H, qui nourrit le buzz et les pires rumeurs. Le débat politique nécessite une transparence minimale (des règles et des pratiques), à mille lieux de l’opacité et de la régulation arbitraire façon Far West d’une entreprise commerciale dont le seul souci est sa propre expansion. Deuxième responsabilité : se munir d’une déontologie en phase avec les missions dont ce réseau se laisse investir, garantir une égalité de traitement aux différentes forces politiques, et non un contact différencié en fonction des accointances personnelles et des relations avec tel ou tel proche du pouvoir. A défaut de suivre cette voie qui est celle du simple bon sens, la messagerie à la mode risque d’expérimenter rapidement les effets du bad buzz et de la colère de ses utilisateurs, comme Facebook avant elle. Ce qui n’est jamais une bonne chose, même (voire surtout) commercialement.

 

Romain Pigenel

[DEPECHE] Comptes Twitter anti-Sarkozy suspendus : « tout va bien »

PARIS, FRANCE. Alors qu’Internet prend un rôle croissant dans l’élection présidentielle française, une polémique s’est développée ce week-end parmi les utilisateurs du réseau social Twitter, au sujet de la suspension successive de plusieurs comptes d’utilisateurs dont le nom critiquait la candidature du président sortant, comme @SarkozyCaSuffit. Les annonces de fermeture de ces comptes ont semé un certain trouble, des accusations de censure par Twitter, l’UMP, ou les deux à la fois ne tardant pas à poindre.

 

 

Les meilleurs spécialistes, joints par téléphone, appellent pourtant à la prudence et à la modération. Pour le docteur Joao Frankenfurter, de la chaire de psychophysique spéculative de la Frei Universität du Mato Grosso, les perturbations du réseau social américain sont probablement dues à un regain d’activité solaire. « Il n’est pas rare que des tempêtes solaires provoquent une déstabilisation des transmissions web », explique ce dernier, « or la conjonction des consonnes « s », « r » et « k » rendent un identifiant ou un nom de domaine particulièrement sensible à de telles déstabilisations du continuum spatio-électronique ». La non-désactivation des comptes anti-Hollande, ne comprenant par ces consonnes, en serait un « indice supplémentaire ».

 

Le professeur Karl-Jordan De Nagy-Bocsa, dirigeant l’Institut Supérieur Téléologique de Budapest (IST Business School), pointe quant à lui les possibles effets collatéraux de la perte du Triple A de la France. « Il est possible que les serveurs de Twitter aient jugé illégale et illégitime la non-dégradation de Sarko en Srko dans les noms de comptes, conformément aux recommandation des agences de notation ». L’éminent téléologue hongrois recommande donc « de tenter de rouvrir ces comptes » une fois « le triple A récupéré ».

 

Une autre hypothèse est également avancée par l’éminent neuro-paléontologue Sergueï Pintadinho, professeur émérite à l’École Pratique des Hautes Études Supérieures de Tasmanie. S’appuyant sur ses derniers travaux sur le cerveau gauchiste, il rappelle que « les gens de gauche présentent généralement » un dysfonctionnement « préoccupant » du lobe frontal, les rendant inaptes « à la concentration » et très susceptibles de détruire leur propre compte Facebook ou Twitter dans un moment d’exaltation politique, tout en l’oubliant la seconde d’après. « Il n’y a qu’à voir », condamne-t-il, « combien ils sont peu respectueux de leur président » malgré « tout ce qu’il a fait pour eux ». Il conseille également de ne pas évacuer la possibilité d’un faux mouvement, « les gauchistes ayant généralement de gros doigts ». Appendices « disgracieux » peu pratiques « pour l’usage des smartphones », met-il en garde.

 

Du côté des autorités sanitaires françaises, on évoque par ailleurs officieusement la « possibilité d’une hallucination collective » massive, due à l’abus de réseaux sociaux. La déconnexion totale de ces réseaux jusqu’au 6 mai prochain est évoquée comme une possible solution, « surtout si l’hystérie anti-Sarkozy continue sur la toile », continue notre source. Pour le bien des Français atteints de ces troubles, une « coupure médicale de leur compte Facebook » pourrait également être envisagée, sans les avertir, pour « limiter l’effet traumatique ».

 

A l’UMP et à l’Élysée, enfin, on se veut rassurant : « tout va bien ». « Le président considère que la liberté de tweeter est un des gages de la France forte », nous indique un de ses collaborateurs, d’ailleurs « il devait le dire dans son discours de Marseille », mais il a « malheureusement » sauté cette ligne « sous le coup de l’émotion ».

 

Beaux joueurs malgré le déferlement d’accusations sévères et peu étayées à leur endroit, les collaborateurs du candidat-président ont également proposé de « ré-ouvrir les comptes fermés » en en « assurant la gestion » eux-mêmes, pour s’assurer qu’ils ne soient plus « désactivés par erreur ». Un geste remarquable de fair-play, qui remonte le niveau d’une campagne partie sous les tristes auspices de la calomnie socialiste et de la dénonciation hargneuse du président sortant.

 

Romain Pigenel, pour l’Agence de Presse Variae

[CURATION] Live-tweet #UMP de l’inauguration du #QG de @nicolassarkozy

C’est désormais une évidence : la présidentielle 2012 se fera sur Twitter, ou ne se fera pas. A l’occasion de l’inauguration du QG de campagne de Nicolas Sarkozy, la rédaction de Variae s’est penchée sur les tweets des ténors de droite assistant à l’événement, et a sélectionné pour vous les plus pertinents. Une occasion d’accéder à une forme de communication plus sincère, et plus profonde, de la part de ceux qui nous gouvernent.

 

 @NicolasSarkozy pour ceux qui posent la question, la photo de mon affiche est prise depuis l’île d’Arros, c’était l’été 2009 chez Liliane

@NicolasSarkozy c’est mon fils qui devait faire l’animation musicale, mais le AirSarkoOne l’a pas encore ramené du Japon :-(

@jf_cope LAISSEZ-MOI ENTRER bande de minables, je connais personnellement @NicolasSarkozy !

@NicolasSarkozy si vous voyez Ziad à la porte, ne le laissez pas entrer. Il manquerait plus qu’il nous fasse un scandale.

@flefebvre_UMP je peux pas rester longtemps, faut que je passe m’acheter le dernier Dolce & Gabbana chez mon libraire.

@bernard_debre y a pas à dire, @NicolasSarkozy c’est pas une lopette.

@malliotmarie je vous prie d’excuser mon absence, cher @NicolasSarkozy , le président Bouteflika m’a invitée pour les vacances d’hiver.

@chantal_jouanno eh, et si on ouvrait un QG de campagne pour @NicolasSarkozy ?

@ceciliaattias le QG de @NicolasSarkozy avait une autre classe quand je m’en occupais. Foutues italiennes.

@herve_morin très belle inauguration du QG de @NicolasSarkozy , ça me rappelle l’ouverture du QG du Front Pop’ en 36 !

@nk_m franchement, en 2017, je choisirai un endroit mieux placé#QG

@NicolasSarkozy eh @nk_m tu m’écoutes au lieu de tweeter !

@NicolasSarkozy alors là c’était la place de voiture de @nadine__morano mais elle a perdu son permis, enfin vous voyez quoi.

@christineboutin je vous préviens, si j’hérite du bureau près des WC, je lâcherai une bombe bactériologique !

@NicolasSarkozy mon ami Barack il appelle ma cave à cigares une “Monica”, ça le fait beaucoup rire, je comprends pas.

@barackobama hi @NicolasSarkozy , not too bad your HQ … not too bad for France.

@NicolasSarkozy hello maï friend @barackobama, awoiriou ? Aï d’laïke you tou maïke photos wiv mi !

@barackobama @NicolasSarkozy well, call my office. See you !

@mlp_officiel eh @NicolasSarkozy lâche les signatures !

@NicolasSarkozy c’est normal que @fdebeauce soit toujours pas abonné à mon compte ?

@fdebeauce ne faites pas attention à moi, je suis juste là pour regarder.

@NicolasSarkozy Quelqu’un a vu Rachida ? Faut pas la laisser s’approcher de François.

@ddouillet oh ça dégénère, @datirachida vient de faire une clé de bras à @fdebeauce !

@edouardballadur @ddouillet @datirachida @fdebeauce je vous demande de vous arrêter !

@NicolasSarkozy Merci à @edouardballadur d’avoir accepté de tenir le stand “badges et t-shirts” pour l’ouverture de mon QG !

 

Tweets recueillis par Romain Pigenel

[PETITION] Soutien à Bernard Debré contre « la censure des mots » #lopette

Madame,  Monsieur,

Chaque jour qui passe voit la pensée unique et le flicage intellectuel progresser dans notre pays. La France forte, cette belle et vieille nation qui servit de terreau à l’éclosion d’un Voltaire ou d’un Céline, se transforme progressivement en une prison à ciel ouvert, nous renvoyant aux pires heures du Goulag et du stalinisme.

 

Bernard Debré – un libre penseur pour notre temps – a eu ce matin le courage de prendre son camp à contre-pied,  en affirmant haut et fort, sur une radio nationale, que François Hollande n’était finalement pas une « lopette », ni un « ectoplasme ».

 

Nous saluons ces propos respectables, en lesquels les amateurs de belle langue auront reconnu un exemple canonique de litote. Bernard Debré, en évacuant l’hypothèse d’une lopettitude de François Hollande, a reconnu qu’il n’était pas (le dictionnaire faisant foi) un « homme lâche, sans caractère », et a donc tacitement admis que le candidat socialiste est un être courageux et au mental bien trempé.

 

Nous reconnaissons à sa juste valeur cette marque de respect et d’estime, qui fait honneur à son auteur, et redonne toutes ses lettres de noblesse au débat politique, à un moment où il fait bon traiter ses adversaires de « menteurs », « capitaines de pédalo » ou encore de « minables ».

 

Nous condamnons en revanche la décision scandaleuse d’associations communautaires d’attaquer Bernard Debré pour « homophobie ». Nous ne sommes pas naïfs devant leurs petites manigances, qui n’ont d’autre but que d’empêcher Monsieur Debré d’adresser des compliments à François Hollande. Nous nous joignons à lui pour dénoncer cette intolérable censure des mots.

 

Nous espérons de notre côté que Monsieur Debré continuera son discret panégyrique de François Hollande, et nous comprenons parfaitement qu’il doive, pour cela, emprunter des voies syntaxiques détournées, pour conserver de bonnes relations avec son parti.

 

Nous appelons toutes celles et tous ceux qui ne « sont pas des lopettes » à se rassembler devant le compte Twitter du « Professeur Debré » pour lui apporter leur soutien plein et entier.

 

Romain Pigenel

Pour le comité « Les non-lopettes avec Bernard Debré »