PARIS, FRANCE. Dans la foulée de l’annonce par François Hollande, lundi soir, d’une taxation à 75% des revenus dépassant le million annuel, les réactions ont afflué toute la journée de mardi, tandis qu’étaient signalés les premiers actes de résistance de la part des Français susceptibles d’être stigmatisés.
Dans l’Ouest parisien, ainsi que dans quelques poches de population éparses dans le reste du pays (Côte d’Azur), la tension était palpable et l’atmosphère électrique. « Jusque ici, nous tenions le coup grâce au soutien sans faille de notre diaspora en Suisse, à Monaco et à l’île Moustique », souffle Charles-Hubert, l’œil couvert par une mèche. « Mais c’est la menace de trop, les parents s’inquiètent pour leurs enfants, les signalements de rôdeurs du Parti socialiste armés de tracts se multiplient sur nos marchés et à l’entrée des Monceau Fleurs », avoue le trentenaire, qui évoque « un retour aux âges les plus sombres de notre histoire », et dénonce une volonté de « désigner à la vindicte plébéienne » une population « souffrant de sa différence ». « Les socialistes sont dans la haine de l’Autre au sens levinasien du terme », analyse ce passionné de philosophie « et de bridge ». Avec quelques amis, il vient de lancer le collectif “Les Riches sont sympa”, qui se propose d’aller distribuer des billets de banque à la sortie de Pôle Emploi pour améliorer l’image de leur classe sociale.
Des réflexes de temps de guerre refont surface. A la Madeleine, de longues files d’attente étaient ainsi constatées dans l’après-midi devant chez Ladurée, Hédiard et Fauchon, qui affichaient en vitrine des annonces de rupture de stock sur plusieurs produits de première nécessité. « Les filières d’approvisionnement en caviar pourraient être interrompues », s’inquiète Anne-Cécile, poussant devant elle sa poussette à quadruplés, tandis que pour Enguerrand, foulard Louis Vuitton noué à la Rambo autour du front, « on se demande combien de temps on pourra encore sortir librement, peut-être les hollandistes vont-ils nous imposer le port d’un signe distinctif ! ». Le jeune homme complète immédiatement : « mais on ne se laissera pas faire ! », en agitant un club de golf d’un air menaçant. Il a passé toute la matinée avec quelques amis à ériger une barricade de meubles Louis XVI pour bloquer l’entrée de sa rue dans le 16ème arrondissement de Paris, fortification de fortune sur laquelle il s’apprête à monter la garde « toute la nuit ».
Pour Marie-Xavière, présidente de l’association des riverains d’une villa (NDLR : quartier privatisé) de la banlieue ouest, « la question de l’exode va bientôt être posée », pour devancer ce qu’elle appelle un « viol fiscal ». Ses voisins, selon elle, n’ont plus rien à perdre et sont prêts à utiliser leurs « domestiques philippins » comme « bouclier humain » contre les agents du Fisc. « Tout est prêt pour une extraction d’urgence », affirme-t-elle en dévoilant les plans de l’héliport dont la construction vient d’être votée en conseil de copropriété. Des camps de réfugiés du Rotary Club seraient prêts à être ouverts à la frontière luxembourgeoise pour accueillir les premiers rescapés de « l’enfer de l’imposition » socialiste.
Les mots de soutien de l’UMP, a contrario, ont été chaleureusement applaudis, et notamment celui de Luc Chatel fustigeant la gauche qui veut « moins de riches », ou de Bernard Accoyer déplorant que Hollande veuille « chasser de France les derniers riches qui y vivent ». « C’est un véritable soulagement », se réjouit Bénédictine, après « l’angoisse » de l’annonce de candidature où Nicolas Sarkozy « se prétendait le candidat du peuple ». Pour elle pas de doute : son « petit Nicolas » est « de retour ». Au siège de l’UMP, on nous expliquait en fin d’après-midi que l’on étudiait en outre la possibilité d’un classement des « riches » en espèce protégée au nom de la diversité biologique, ce qui pourrait permettre de défendre leur habitat naturel, mais également de garantir leur reproduction contre la menace de « révolution fiscale » de François Hollande. Plusieurs autres mesures étaient également évoquées, comme celle d’un « service public des avocats fiscalistes » ou d’un « droit opposable » à « l’exonération fiscale ».
Romain Pigenel, envoyé spécial pour l’Agence de presse Variae
[DEPECHE] Comptes Twitter anti-Sarkozy suspendus : « tout va bien »
PARIS, FRANCE. Alors qu’Internet prend un rôle croissant dans l’élection présidentielle française, une polémique s’est développée ce week-end parmi les utilisateurs du réseau social Twitter, au sujet de la suspension successive de plusieurs comptes d’utilisateurs dont le nom critiquait la candidature du président sortant, comme @SarkozyCaSuffit. Les annonces de fermeture de ces comptes ont semé un certain trouble, des accusations de censure par Twitter, l’UMP, ou les deux à la fois ne tardant pas à poindre.
Les meilleurs spécialistes, joints par téléphone, appellent pourtant à la prudence et à la modération. Pour le docteur Joao Frankenfurter, de la chaire de psychophysique spéculative de la Frei Universität du Mato Grosso, les perturbations du réseau social américain sont probablement dues à un regain d’activité solaire. « Il n’est pas rare que des tempêtes solaires provoquent une déstabilisation des transmissions web », explique ce dernier, « or la conjonction des consonnes « s », « r » et « k » rendent un identifiant ou un nom de domaine particulièrement sensible à de telles déstabilisations du continuum spatio-électronique ». La non-désactivation des comptes anti-Hollande, ne comprenant par ces consonnes, en serait un « indice supplémentaire ».
Le professeur Karl-Jordan De Nagy-Bocsa, dirigeant l’Institut Supérieur Téléologique de Budapest (IST Business School), pointe quant à lui les possibles effets collatéraux de la perte du Triple A de la France. « Il est possible que les serveurs de Twitter aient jugé illégale et illégitime la non-dégradation de Sarko en Srko dans les noms de comptes, conformément aux recommandation des agences de notation ». L’éminent téléologue hongrois recommande donc « de tenter de rouvrir ces comptes » une fois « le triple A récupéré ».
Une autre hypothèse est également avancée par l’éminent neuro-paléontologue Sergueï Pintadinho, professeur émérite à l’École Pratique des Hautes Études Supérieures de Tasmanie. S’appuyant sur ses derniers travaux sur le cerveau gauchiste, il rappelle que « les gens de gauche présentent généralement » un dysfonctionnement « préoccupant » du lobe frontal, les rendant inaptes « à la concentration » et très susceptibles de détruire leur propre compte Facebook ou Twitter dans un moment d’exaltation politique, tout en l’oubliant la seconde d’après. « Il n’y a qu’à voir », condamne-t-il, « combien ils sont peu respectueux de leur président » malgré « tout ce qu’il a fait pour eux ». Il conseille également de ne pas évacuer la possibilité d’un faux mouvement, « les gauchistes ayant généralement de gros doigts ». Appendices « disgracieux » peu pratiques « pour l’usage des smartphones », met-il en garde.
Du côté des autorités sanitaires françaises, on évoque par ailleurs officieusement la « possibilité d’une hallucination collective » massive, due à l’abus de réseaux sociaux. La déconnexion totale de ces réseaux jusqu’au 6 mai prochain est évoquée comme une possible solution, « surtout si l’hystérie anti-Sarkozy continue sur la toile », continue notre source. Pour le bien des Français atteints de ces troubles, une « coupure médicale de leur compte Facebook » pourrait également être envisagée, sans les avertir, pour « limiter l’effet traumatique ».
A l’UMP et à l’Élysée, enfin, on se veut rassurant : « tout va bien ». « Le président considère que la liberté de tweeter est un des gages de la France forte », nous indique un de ses collaborateurs, d’ailleurs « il devait le dire dans son discours de Marseille », mais il a « malheureusement » sauté cette ligne « sous le coup de l’émotion ».
Beaux joueurs malgré le déferlement d’accusations sévères et peu étayées à leur endroit, les collaborateurs du candidat-président ont également proposé de « ré-ouvrir les comptes fermés » en en « assurant la gestion » eux-mêmes, pour s’assurer qu’ils ne soient plus « désactivés par erreur ». Un geste remarquable de fair-play, qui remonte le niveau d’une campagne partie sous les tristes auspices de la calomnie socialiste et de la dénonciation hargneuse du président sortant.
Romain Pigenel, pour l’Agence de Presse Variae