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Les hommes politiques doivent-ils être vertueux ?

A quand « l’envie de vertu en politique » ? C’est le cri du cœur de Thomas Legrand dans Slate. Partant des récents scandales autour de DSK et Georges Tron, le journaliste récapitule une longue série de déboires moraux de la politique française – affaires de la ville de Paris sous Jacques Chirac, municipalités détournées de l’intérêt général par Boucheron et Balkany, vacances de Longuet et Alliot-Marie dans les dictatures maghrébines … Et le chroniqueur de se désespérer : pourquoi élisons-nous et réélisons-nous des immoraux notoires, quand l’intégrité façon Jospin ne passe pas le premier tour d’une élection présidentielle ? Les récentes affaires hôtelières et podologiques vont-elles produire « l’électrochoc » qui nous fera – enfin ! – choisir la « vertu » lors des prochains scrutins ?

Il y a quelque de chose de tout à fait frappant dans ce billet : à aucun moment Legrand ne s’interroge sur la disparité des situations qu’il évoque, si ce n’est pour l’évacuer d’un trait de plume, en expliquant que l’on voit à chaque fois les ravages du « tout est permis ». Donc, d’une accusation d’agression sexuelle au détournement avéré de moyens publics, il n’y aurait qu’un pas. Soit. En retour, Legrand ne s’interroge pas plus sur la  « vertu républicaine » qu’il appelle de ses vœux chez les politiciens. Est-ce la même vertu qui est en jeu quand on offre des séances de podologie (et plus si affinités) à ses collaboratrices, ou quand on détourne l’argent du contribuable à son intérêt propre ?

 

C’est un des traits caractéristiques du moralisme que de (faire semblant de) croire qu’il n’y a qu’une vertu, évidente, et qui s’applique partout et toujours de la même façon. La vie quotidienne dément pourtant cette croyance. En règle générale, on ne décide pas d’aller chez tel ou tel boulanger en fonction de la façon dont il mène sa vie privée, mais en fonction de ses qualités de boulanger. Ces qualités de boulanger n’échappent pas à un questionnement moral : mais la vertu du boulanger, c’est de faire son travail correctement, de ne pas tenter de voler ses clients, de ne pas mentir sur la qualité ou la composition des produits qu’il fournit, de traiter respectueusement ses employés, etc. Cela étant, sauf à ce que je sois un intime du boulanger en question, je n’ai aucune prise sur la façon dont il agit dans sa vie hors boulangerie. Peut-être est-il un mauvais père, un alcoolique violent et menteur ; mais à moins que ces traits de caractère atteignent un niveau proprement inacceptable et/ou passible de comparution devant les tribunaux, il y a peu de chance que cela interfère dans le choix de fréquenter la boutique d’un bon professionnel.

 

Le même raisonnement peut s’appliquer à la politique. J’imagine que bon nombre de citoyens votent non pas pour une sainte figure dont ils pourront être certains du comportement en toutes circonstances, mais plus modestement pour quelqu’un capable de faire le job. Contrairement à Thomas Legrand, je ne vois pas là le signe d’un retard regrettable sur les normes morales mondiales, mais bien au contraire la preuve d’une maturité et d’un détachement raisonné vis-à-vis de la politique. D’une capacité de faire la distinction entre « vices » publics et « vices » privés. L’homme ou la femme politique ne sont pas, ni n’ont à être, des surhommes / surfemmes toutes catégories : on leur demande d’administrer en fonction de l’intérêt général, et c’est déjà beaucoup s’ils réussissent honorablement en ce domaine. De même, et pour reprendre le cas Jospin, la rigueur et l’honnêteté, personnelles et publiques, réelles ou surjouées, ne comblent pas le déficit de projet politique. Qui s’en plaindra ?

 

On me rétorquera peut-être que la politique est justement ce cas particulier où la barrière entre vertu professionnelle et vertu personnelle s’affaiblit, parce que les élus sont choisis non seulement pour gouverner, mais aussi pour représenter, symboliser leurs électeurs. C’est en partie exact (même si cette notion de représentation est, en ce sens, éminemment discutable) et la faute en est largement imputable au scrutin uninominal dans sa forme la plus paroxystique, à savoir l’élection présidentielle au suffrage universel direct. Tant que les Français éliront leur roi quinquennal, la confusion sera entretenue sur la vertu à rechercher chez les candidats, tant cette élection pousse à la personnalisation, à la mise en spectacle de l’intime et de l’individu. Je pense que la problématique serait tout autre dans une république parlementaire. Mais c’est un autre débat.

 

Admettons que l’on suive quand même Legrand dans son raisonnement et que l’on décide de « choisir nos élus sur des critères de vertu, sans sombrer dans le puritanisme et sans renier notre tradition de respect de la vie privée des personnages publics ». Comment procéder ? Le cas de la vertu professionnelle pourrait sembler facile à régler : si un homme politique a déjà commis des fautes de gestion dans le passé (type Balkany), il ne faut plus voter pour lui. Et pourtant, cela implique de penser que « qui a bu, boira », et d’aller contre l’esprit de la loi, qui fixe des peines d’inéligibilité pour une certaine durée. Concrètement, on refuserait au bout du compte le droit au pardon et la possibilité d’une rédemption. Autant de choix pas forcément évidents qui expliquent, une fois mis en balance avec la qualité politique, pourquoi des individus que l’on pourrait qualifier de peu vertueux (au sens « legrandien » du terme) sont néanmoins (ré)élus. Deuxième cas, celui de la vertu personnelle, intime. Comment la vérifier ? Comment savoir, pour reprendre les exemples de Legrand, si tel ou tel candidat est un satyre risquant à tout moment de déraper vers l’agression sexuelle ? Je ne vois pas comment on peut vérifier cela sans, justement, « renier notre tradition du respect de la vie privée ». Il faudrait imaginer une sorte d’enquête de moralité imposée aux candidats. Ce qui légitimerait d’aller fouiller dans les poubelles et les caniveaux, pour exhumer des preuves – que l’on imagine bien cachées – des vices secrets des prétendants. Avec quelles limites ? Un baiseur frénétique, ou un fétichiste des pieds, présentent-ils nécessairement un risque de dérapage ? Jusqu’où remonter dans une histoire personnelle pour déceler les traces d’une conduite immorale ? Si « qui vole un œuf, vole un bœuf », à partir de quand un œuf est-il significatif ?

 

On ne substitue donc pas facilement la vertu et la morale à la loi. Il faut un cadre légal le plus juste et le plus précis possible (ce qui implique peut-être de revoir les motifs d’inéligibilité et les modalités de cette dernière). Après, il faut, me semble-t-il, reconnaître qu’une élection n’est pas une évaluation mathématique et intégrale de l’ensemble des qualités d’un individu, mais un pari fait par l’électeur, d’abord sur les chances de voir une collectivité bien gérée, ensuite sur les risques de dérapages d’ordre personnel avec des répercussions publiques. Faire de la « vertu », comprise comme une qualité générale, un critère central ne peut que générer des débordements puritains dont on ne voit que trop les conséquences actuellement.

 

Romain Pigenel

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22 Comments

  1. bembelly wrote:

    Sans aller jusqu’à légiférer sur la moralité des hommes (et femmes) en politique, il est nécessaire de définir un code de bonne conduite.

    Le devoir citoyen, l’administration de la chose publique exige de la personne une éthique particulière. L’exemple du boulanger n’est pas approprié à mon avis, car relève de la sphère privée, marchande.
    L’élu ou administrateur de la République engage par son action et sa morale l’ensemble de la cité.
    Il est référent, administrateur des valeurs qui fondent la société, la Cité.

    C’est du moins ce que j’ai mis en avant dans mon dernier billet en me référant à l’Éthique à nicomaque d’Aristote. Loin donc de l’Épicurisme de base…

    Enfin, c’est ce que je pense…

    Vendredi, juin 3, 2011 at 14:56 | Permalink
  2. Marianne ARNAUD wrote:

    Pour nous résumer et pour répondre à votre question : “Les hommes politiques doivent-ils être vertueux ?” Je dirais que s’il n’y a aucun moyen d’être sûrs de leur vertu, il vaut mieux tout de même s’assurer que ce ne sont pas des criminels.
    Et puisque vous citez l’article de Thomas Legrand sur Slate – auquel, selon moi, vous faites beaucoup trop d’honneur – j’attire votre attention sur le commentaire de Ren dont j’extrais, à toutes fins utiles, les phrases suivantes : “…Mais il ne s’agit pas ici des affres d’une vie dissolue, d’une morale défaillante ou d’un quelconque dérapage, n’en déplaise à quelque journaliste trouvant qu’on en fait trop sur la teneur de leurs qualificatifs “malheureux”.
    Je voudrais quand même rappeler que les faits dont est accusé Monsieur Dominique Strauss-Kahn sont constitutifs d’un CRIME…”

    Vendredi, juin 3, 2011 at 15:44 | Permalink
  3. @Bembelly : “Il est référent, administrateur des valeurs qui fondent la société, la Cité”

    Justement, cette idée me dérange. Je trouve que l’on investit beaucoup trop sur les dirigeants du pays, et que c’est un reste de monarchie ou de pouvoir absolu. Les moeurs, tant qu’elles ne conduisent pas à l’illégalité, sont une affaire privée, et je pense qu’on mélange un peu le rôle de l’homme/femme politique avec celui du curé (ou autre !) quand on commence à exiger de “l’exemplarité” sur le terrain moral (autre que celui de la bonne conduite des affaires publiques).

    @Marianne : oui … sauf que jusqu’à preuve du contraire, le “crime” n’a pas été établi par la justice américaine. En attendant DSK est présumé innocent.

    Vendredi, juin 3, 2011 at 15:52 | Permalink
  4. Marianne ARNAUD wrote:

    Nul n’a dit que le crime était établi.
    Il a été dit que les faits dont est accusé DSK “sont constitutifs d’un crime”.
    Or Thomas Legrand, dans l’article que vous citez, compare ce dont est accusé DSK avec des accusations concernant des hommes politiques qui occupent des appartements de fonction indûment ou qui ont piqué dans la caisse.
    Ce qui n’est tout de même pas comparable.

    Vendredi, juin 3, 2011 at 16:16 | Permalink
  5. @Marianne : “Ce qui n’est tout de même pas comparable.” et c’est exactement ce que je dis, par ailleurs.

    Vendredi, juin 3, 2011 at 16:30 | Permalink
  6. Bashô wrote:

    Pour aller dans le sens de Marianne Arnaud, il est bon de rappeler qu’on enquête sur M. Tron non pour son fétichisme des pieds mais pour harcèlement sexuel qui est un délit pénal.
    Par ailleurs, les “vices privés” d’un homme politique peuvent avoir un incident sur ses capacités politiques. Par exemple, un homme politique a recruté son amant comme directeur de communication ce qui me conduit à m’interroger sur son sens de l’intérêt général puisqu’il se sert des caisses de l’Etat pour des entretiens personnels.

    Vendredi, juin 3, 2011 at 16:46 | Permalink
  7. Bashô wrote:

    Par entretiens, j’entendais le fait d’entretenir son amant ou sa maîtresse.

    Vendredi, juin 3, 2011 at 16:46 | Permalink
  8. bembelly wrote:

    @Romain / Variae

    L’engagement politique est avant tout morale. Il est vrai que les politiques restent des citoyens ordinaires mais avec une tache extraordinaires.
    La fonction induit le respect et la révérence.
    Peut-on ne pas exiger en retour de la vertu?
    Je pense aussi que le caractère ”decomplexé” de l’actuel Régent de la Cité a légalisé l’illégalité. La Cité manque de repère.

    Vendredi, juin 3, 2011 at 17:55 | Permalink
  9. mjbb wrote:

    L’angle choisi par M.Legrand me semble très étroit et particulièrement mal ajusté : son papier n’est que de l’édito vite fait vite publié. Le concept de vertu, dans l’acception utilisée ici – se conformer en permanence à un comportement tourné vers le bien et la morale (lequel? laquelle?)- prête à sourire. Pourtant, le vieux sens romain de la vertu me convient mieux : faire preuve de courage physique et de force de caractère. Et de cette vertu le citoyen attentif peut à bon droit en rechercher les signes dans la vie d’une femme ou d’un homme public.
    Bizarrement, en déplaçant le débat sur le terrain mouvant de la “morale”, presse et faiseurs d’opinion évitent de traiter des vrais maux de notre vie publique : conflits d’intérêt, trafics d’influence, concussion, corruption, … Dans ce domaine, la Ve République souffre d’un retard législatif confondant. Des politiques vertueux (au sens premier) y pourvoiraient-ils aisément dès 2012 ?
    Enfin, on évoque rarement le fait que des comportements si humains mais incompatibles avec le discours tenu en public recèlent tant le danger de pression interne que celui de la manipulation externe : les cas en la matière ne sont pas si rares !

    Vendredi, juin 3, 2011 at 18:01 | Permalink
  10. bembelly wrote:

    “L’amour de la gloire, une vertu! Étrange vertu, que celle qui se fait aider par l’action de tous les vices qui reçoit pour stimulants l’orgueil, l’ambition, l’envie, la vanité, quelquefois l’avarice même!”

    [Chamfort] Extrait de Maximes et pensées…

    Vendredi, juin 3, 2011 at 20:02 | Permalink
  11. Je pense que l’ambition de la vertu vient principalement de la perte du sentiment de transcendance passant par les hommes politiques. De l’ancienne fidélité du groupe on est passé à la fidélité à un homme et maintenant on ne sait plus trop. Alors on cherche dans la morale et la vertu dont on ne sait pas exactement ce qu’elle regroupe un pis-aller, un contre-balancement à d’éventuelles dérives, sans qu’on les ai clairement défini non plus. Le questionnement n’est pour moi pas mauvais. Le tout n’est pas de le faire comme un tâcheron.

    Vendredi, juin 3, 2011 at 21:01 | Permalink
  12. le coucou wrote:

    J’ai tendance à penser que les hommes politiques, sans être parfaits, ne doivent se retrouver dans aucune situation pouvant les mener à une condamnation en justice, même mineure. Le retour d’un Juppé me semble fâcheux, par exemple, quel que soit son talent politique. Comme je considère n’importe quel élu, député ou président de la république, comme du personnel, je veux non seulement qu’il soit compétent, mais aussi de confiance.

    Vendredi, juin 3, 2011 at 22:42 | Permalink
  13. le coucou wrote:

    P-S, j’oubliais : bel article, vraiment !

    Vendredi, juin 3, 2011 at 22:43 | Permalink
  14. antennerelais wrote:

    Ah l’exemple par le boulanger, on dirait Socrate à la manoeuvre !

    Tu devrais multiplier les billets philosophiques de ce genre, à la Emile Chartier un peu on dirait… (pas tellement par le style, mais cette façon d’aller aux fondamentaux, et dans un langage parfaitement clair…). Il y a une case à prendre sur le net c’est sûr, personne ne fait plus ça ! On a des espèces de sous-éditoriaux partout, mais en règle générale d’une hauteur de vue ou de pensée tout à fait crasse il faut bien le dire par rapport à cet article, c’est bien ce genre de lecture qu’il serait utile de multiplier, pour éveiller/réveiller les consciences ou les pensées, Chartier ne faisait rien d’autre dans ses journaux de province du côté de Rouen ! Sais-tu qu’il fut coturne de Léon Blum ?

    Sur le fond je trouve ta mise au point tout à fait excellente, c’est l’évidence et la limpidité mêmes. Personnellement j’avais le cerveau trop occupé/endormi pour penser cela moi-même (d’ailleurs je n’aurais pas eu ces idées de moi-même, et surtout pas l’exemple par le boulanger) : il est tout à fait utile et d’autre part admirable qu’un professionnel de la philo fasse et mette à disposition de tous ce genre de travail (là pour le coup on pourrait réfléchir à cette histoire de “rémunération des blogueurs” – sinon, au secours).

    Ceci dit, à partir de “On me rétorquera” (5ème paragraphe), je trouve que ça baisse : il se trouve qu’à ce moment tu te mets à suivre à la culotte le “raisonnement” legrandien (même si c’est pour le rabrouer). C’était beaucoup mieux avant quand tu pensais tout seul (certes sur un point de départ legrandien), on sentait circuler l’air de Platon. C’est sûr que après si tu passes direct à Legrand… ;-)

    Sur tel ou tel prétexte de départ même inepte (comme ici Legrand), Chartier se concentrait sur sa propre pensée sans en perdre le fil. Bref, pars des prétextes que tu veux, aligne-les au départ (comme tu as fait), mais ne redescend pas en milieu de billet à ces niveaux de pâquerettes ! (en tous cas dans l’optique d’un billet philosophique). Enfin bon à mon avis… ;-) D’ailleurs tu aurais aussi bien pu t’arrêter à la fin du 4ème paragraphe (les premiers “Propos” de Chartier n’étaient pas plus longs). Tu pourrais essayer ça un jour : des billets philo, assez courts, bien cadrés sur tel petit sujet précis, et quand tu as dévidé la pelote : basta. L’éclairage du politique par le boulanger c’était magistral, revenir ensuite à Legrand c’est très dur !

    Samedi, juin 4, 2011 at 1:16 | Permalink
  15. Queue sais-je?

    Depuis votre dernière apparition sur le petit écran
    ce n’est pas un pavé que vous avez jeté dans la marre
    mais un ras le bol général que vous avez provoqué.
    Non, monsieur, vous avez refait à votre manière le procès de votre maître à penser, Socrate pour ne pas le nommer…
    Où voulez-vous en venir ?
    En glissant sur votre propre peau de banane ?
    Nous prévenir que toutes les morales sont tombées en panne ?
    Pour que toutes les mauvaises consciences renoncent à leurs ministères ?
    ou dénoncent leurs propres confrères, sous prétexte que chacun, a quelque chose à se reprocher ?
    Socrate s’est donné la mort… n’est-ce pas ?
    Pour que ne confonde jamais justice et malice…
    On peut vous poursuivre pour calomnie… pour infamie… pour avoir dit ce que nous sommes censés savoir, et ne pas avoir dit ce que nous sommes censés ignorer !
    La rumeur ? Je ne sais pas ce que c’est…
    La mauvaise humeur par contre… je l’ai… depuis que je reçois
    mille et une plaintes du même genre d’individus… de quoi s’ouvrir les veines… Comme Sénèque après les soupçons de Néron…
    Dans mon service, savez-vous comment on appelle ce type de témoignage :
    du NASISME… avec s pas avec un z ! rien à voir avec le Nazisme.
    Il s’agit du mode opératoire des NASES, de tous ceux qui se souviennent de leur devoir après avoir été jetés du pouvoir…
    des nases moralisateurs qui chantent en différé et jamais en direct…
    C’est du play-back qui peut vous valoir la matraque… cher monsieur !
    Dans notre jargon, on appelle ça un self-service…
    Et si les faits sont avérés… vous serez considéré de près ou de loin comme un complice…
    Alors: vous allez enfin nous dire qui c’est ? Oui ou merde ?
    Comment, vous avez la preuve de ce que vous avancez ?
    Où ça ? Là dans votre attaché-case ?
    Un enregistrement… sur votre i-phone !Tout fin, tout petit,vous l’avez acheté à Neuilly ?
    pourquoi vous ne l’avez pas dit plus tôt ?

    http://www.lejournaldepersonne.com/2011/06/queue-sais-je/

    Samedi, juin 4, 2011 at 17:51 | Permalink
  16. D’accord avec toi. En même temps, je pense comme le Coucou : un homme politique doit être exemplaire en ce qui concerne l’argent, les passe-droits et les conflits d’intérêt… Je pense même qu’un homme politique convaincu de corruption ou de malversation qui a été condamné devrait être inéligible à vie.. Quant au sexe, tant que c’est entre adultes consentants.

    Sinon, Legrand est devenu un représentant des éditocrates en “assassinant” au Grand journal avec Demorand son ex collègue d’Inter, Portes…

    Samedi, juin 4, 2011 at 19:06 | Permalink
  17. @Bashô : pour Tron, attendons de voir ce qu’en dira la justice. Pour l’instant, on ne sait rien.

    “Par exemple, un homme politique a recruté son amant comme directeur de communication ce qui me conduit à m’interroger sur son sens de l’intérêt général puisqu’il se sert des caisses de l’Etat pour des entretiens personnels.”

    Je demande à voir si l’amant en question a le niveau pour le job ou non … Si c’est le cas, ça ne me choque pas plus que ça.

    @Bembelly : oui, je pense aussi que les excès de Sarkozy génèrent un violent retour de bâton, pas toujours bien fondé d’ailleurs.

    @MJBB : “Bizarrement, en déplaçant le débat sur le terrain mouvant de la “morale”, presse et faiseurs d’opinion évitent de traiter des vrais maux de notre vie publique : conflits d’intérêt, trafics d’influence, concussion, corruption” : exact !

    @Fabien L : oui, l’homme politique n’incarne plus une transcendance évidente, on n’est plus en monarchie de droit divin, mais on continue à en attendre une exemplarité dans tous les compartiments de la vie. Je ne trouve pas cette attente très mature. Ni très laïque.

    @Le Coucou : c’est une vaste question, à partir de quand ne peut-on plus faire confiance à un homme … Comme je le suggère, peut-être fraudrait-il renforcer les inéligibilités plutôt que de laisser revenir en politique des individus pour ensuite leur renvoyer à la figure leurs erreurs passées.

    @Antenne : merci ! Tu veux pas ouvrir une agence de coaching pour blogueurs? Je serai ton premier client :-)

    @Journal : “votre i-phone !Tout fin, tout petit,vous l’avez acheté à Neuilly ?” non chez Darty.

    @Des Pas Perdus : j’avais raté ce passage de Legrand au Grand Journal, et franchement suis pas certain d’avoir envie de le voir …

    Dimanche, juin 5, 2011 at 22:48 | Permalink
  18. la fourmi rouge wrote:

    moi zoci je pense comme le Coucou mais aussi Marianne.

    à lire :
    ça relève d’un crime ?
    ou d’une mentalité effarante vis à vis des femmes, et pour le moins indigne d’élus de la République en 2011 ?

    http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Enquete-sur-le-machisme-ordinaire-dans-la-classe-politique-francaise-325545/
    .

    Lundi, juin 6, 2011 at 10:26 | Permalink
  19. Le paternalisme dont parle l’article existe aussi envers les hommes, je te rassure :-) Pour le reste, faisons la part des choses entre humour, fût-il douteux, et harcèlement …

    Lundi, juin 6, 2011 at 12:36 | Permalink
  20. Claire wrote:

    J’ai du mal à comprendre cet amalgame que je retrouve un peu partout, sous les cris d’orfraie de “halte au puritanisme” ou “oui au respect de la vie privée”, et autres. A ce que je sache, personne ne reproche à DSK d’être un “baiseur frénétique”, il est accusé de viol, George Tron n’est pas accusé de fétichisme mais bien de harcèlement sexuel ; idem pour les rumeurs de pédophilie… S’il s’avère que ce sont des faits concernant je ne sais qui et que, encore une fois, “tout le monde savait” (sauf le pauv’ citoyen lambda, qui ne sait que ce qu’on veut bien lui dire et qui ne peut pas, lui, sortir des clous de la légalité en prétextant du respect de sa vie privée (“oui Monsieur l’agent, je deale du chichon, mais c’est ma vie privée et j’exige qu’on la respecte !”, ça tiendrait comme défense, ça, croyez-vous, si le “présumé coupable” s’appelait Robert Dupont plutôt que DSK ou Tron ?).
    Oui, il me semble qu’on a parfaitement le droit d’exiger de nos dirigeants qu’ils soient compétents, certes, mais aussi qu’ils ne se rendent pas coupables de délits voire de crimes. A quel titre nos dirigeants jouiraient-ils d’une totale impunité, et pourraient-ils exercer le pouvoir en se rendant coupables de faits qui enverraient n’importe quel quidam à l’ombre ????

    Lundi, juin 6, 2011 at 13:11 | Permalink
  21. @Claire : nous sommes parfaitement d’accord, dès que la ligne de la légalité est franchie, il n’y a aucune pitié à avoir, en tout cas ni plus ni moins qu’avec n’importe quel justiciable. Pour le moment, nous ne pouvons trancher en ce sens ni pour Tron ni pour DSK puisque la justice n’a pas été rendue. Mais ce préconise Legrand (et d’autres journalistes tels que Quatremer) est tout autre. Ce qu’ils disent en substance, c’est “ne défendons que des politiques vertueux, c’est-à-dire ayant une vie personnelle irréprochable”. Or si je les suis, sauter sur tout ce qui bouge – même sans aller jusqu’à l’agression sexuelle en bonne et due forme – est un comportement inacceptable et qui devrait être dénoncé par les journalistes. En gros on entre dans une logique du soupçon dont je ne vois très bien ni les limites, ni les règles. Là, oui, je pense que nous sortons du cadre de la politique et de la rigueur professionnelle qu’on peut exiger des élus.

    Lundi, juin 6, 2011 at 16:04 | Permalink
  22. ” Pourquoi demander aux hommes politiques d’être plus vertueux que la moyenne des français ? ”
    Pierre MÉHAIGNERIE
    France-Culture (7 mai 2011)
    La messe est dite.
    ITE MISSA EST.

    Lundi, juin 20, 2011 at 9:32 | Permalink

9 Trackbacks/Pingbacks

  1. Romain Pigenel on Vendredi, juin 3, 2011 at 12:20

    [Variae] Les hommes politiques doivent-ils être vertueux ? http://tinyurl.com/3n6g9xl

  2. Romain Pigenel on Vendredi, juin 3, 2011 at 13:05

    Question à 1000 euros : les hommes politiques doivent-ils être vertueux ? http://t.co/4MJsX8l #variae

  3. jegoun on Vendredi, juin 3, 2011 at 14:12

    RT @Romain_Pigenel: Les hommes politiques doivent-ils être vertueux ? #variae http://t.co/ztbkYzv

  4. Ju on Dimanche, juin 5, 2011 at 16:19

    Les hommes politiques doivent-ils être vertueux ? http://t.co/sB5QAAw il est intelligent ce @Romain_Pigenel Lisez !

  5. [...] récemment, l’affaire DSK a ajouté une couche d’idéologie et de réflexion morale à cette transformation de fond. Plusieurs éditorialistes français comme Jean Quatremer (dans [...]

  6. Surface de projection consensuelle | Piratage(s) on Mardi, juin 14, 2011 at 9:16

    [...] irréprochable et une efficacité dans la gestion des affaires publiques. Or le surhomme politique, l’idéale projection fantasmatique du peuple n’existe pas. La question de savoir si un Homme politique doit être, dans sa vie privée, vertueux ne se pose [...]

  7. [...] entre accusations (fondées ou non) et révélations avérées, à propos du niveau de vie et de la morale notamment, est-il simplement envisageable que DSK retourne devant les Français et assume [...]

  8. [...] Les hommes politiques doivent-ils être vertueux ? (sur la morale en politique) [...]

  9. SevranJulien Dray | Julien Dray on Jeudi, juin 6, 2013 at 15:03

    [...] de la précampagne présidentielle par des faux débats qui ne nous mèneront nulle part : « morale », « transparence », « sexisme » en politique, etc. Non pas que nous ne devons pas avoir de [...]

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