Je l’avais vu sans le voir, et c’est Coralie Delaume qui m’en a souligné le caractère singulier. Sur l’annexe participative du NouvelObs, « Le Plus », les articles sont introduits par leur temps de lecture estimé. « Temps de lecture : x minutes ». L’indication n’est pas anecdotique, ni marginale. Elle ouvre chaque billet, juste après le titre et le chapeau, dans une police d’écriture d’un orange pétant qui vous saute sans ménagement aux yeux. Une indication qui a d’autant plus d’importance qu’elle est finalement un des seuls éléments de présentation de l’article : sur Le Plus, point de rubriques ou de thématisation quelconque, juste un flux d’articles continu, identifiés par une photo et la qualité de leur auteur. On aura donc le choix entre la prose de la « chercheuse au CNRS », celle de « l’ingénieur en nutrition » ou encore du « passionné de sport et de cyclisme ». Simple et efficace : une demi-livre de lecture participativo-bloguesque, vendue au prix du temps de cerveau disponible du lecteur, et du sociotype de l’auteur.
Après tout, pourquoi pas ? Dans notre ère d’hyperinformation et d’hommes pressés (pulvérisons les portes ouvertes), time is money, plus que jamais. Sans doute. Mais l’importance accordée à ce chronométrage gêne malgré tout. Le web a bien d’autres unités de mesure ou de comparaison un peu plus intéressantes, comme le nombre de lectures, de commentaires ou de reprises sur Twitter et Facebook, unités de mesure qui, avec de très grosses pincettes, peuvent être grossièrement corrélées à l’intérêt du texte qu’elles accompagnent. Avec l’estimation de temps de lecture, on passe à autre chose : on se débarrasse des derniers oripeaux de jugement qualitatif pour embrasser le gros quantitatif qui tache, le dur, le tatoué. Qu’importe l’ivresse, pourvu qu’on ait le flacon !
Et si ce qui pourrait passer à première vue pour une bizarrerie, ou une commodité un peu curieuse, révélait la vérité de l’objet médiatique que l’on nous propose ? Ce minutage dit beaucoup de choses, quand on y songe. Il postule que le temps passé à lire est pour le lecteur un critère déterminant, indépendamment de l’intérêt, de la nouveauté, de l’apport, de la densité, etc. Il postule que ce qui valait au départ pour quelques publications bien particulières – les journaux gratuits du métro notamment, que l’on doit pouvoir lire le temps d’un voyage – devient peu à peu une règle d’or tacite pour toute la presse. Avec ce genre d’arrière-pensée : l’honnête homme/femme du XXIème siècle, bombardé d’informations, n’a que quelques cases de mémoire et de temps disponibles pour ingurgiter sa dose de news quotidienne. On va donc les lui remplir, ces cases, de façon efficace, à ras-bord, avec une couche d’originalité ou de subjectivité (la touche blog, rappelons le slogan du Plus, « L’info peut surprendre ») pour faire passer la piqûre et distancer la concurrence. Il faut bien vous nourrir ; mais à la place d’un sandwich triangle SNCF, que diriez-vous de cet authentique sandwich libanais au pain pita, qui pourrait vous surprendre ? Ne vous inquiétez pas, vous ne mettrez pas plus de temps à le manger ni à le digérer, la charge calorique sera sensiblement identique, de même que le prix. Aussitôt ingéré, ce morceau d’info sera redigéré en un tweet qui, on l’espère, sera repris à son tour. Et ainsi tourne la grande chaîne de l’info low cost. Boulimie informationnelle du aussitôt lu, aussitôt jeté, sur un écran de smartphone ou un coin de tablette. Comme il est écrit en bas de la page du flux de l’annexe du NouvelObs : « j’en veux + ». Plus, oui, mais de quoi ? Plus tout court. +.
On raterait probablement un aspect essentiel de la chose si l’on ne comprenait pas que ce minutage s’adresse aussi, si ce n’est d’abord, aux auteurs (contributeurs, observateurs, journalistes, blogueurs, on ne sait plus très bien comment dire). Ce néon orange, au frontispice de leur prose, leur dit ceci : tu te crois peut-être unique, mais tu n’es jamais qu’un fournisseur de minutes de lecture pour nous. Une minute vaut une minute. Si tu n’es pas content, si tu souhaites être payé ou plus payé parce que, après tout, tout travail mérite salaire, tu peux toujours t’en aller, la porte du cyberespace est grande ouverte. Que croyais-tu ? Tu n’es qu’un maillon sympathique dans l’info 2.0, un stipendiaire d’autant plus agréable qu’il n’est pas stipendié, et ne réclame ni pige ni contrat d’aucune sorte. Nous te troquons tes quelques minutes d’exposition médiatique contre ton talent, qui n’est pas nul, si si, regarde, puisqu’on te publie ! Mais ne mélange pas les genres, hein. Ne te crois pas l’égal de nos vrais journalistes, qui, eux, tu l’auras remarqué, ne subissent pas la loi de la petite horloge au début de leurs papiers. Et à tout prendre, ne te fatigue pas trop. Si on vous minute, c’est pour valoriser les articles rapides à lire, tu l’auras compris. On imagine mal un lecteur du Plus, même s’il aime bien pouvoir être surpris, se dire « oh cool, un article de 1H30 à lire » ! Tires-en les conclusions qui s’imposent.
Le minutage pousse à l’uniformisation, et probablement à la scoopisation. Une « info », un angle, un buzz, et basta. Ironie de l’histoire, les blogueurs libres, c’est à dire qui publient de manière autonome sur leurs blogs, sont souvent les premiers à s’imposer comme une règle d’airain le fait d’être court. C’est même un grand classique des articles de conseils de blogage, ceux où l’on explique doctement qu’il faut faire des paragraphes bien lisibles, avec du gras, des intertitres, et des questions en conclusion pour associer le lecteur. Tout cela est plein de bon sens ; comme on le sait, les propos perdent souvent en profondeur ce qu’ils gagnent en longueur, et personne n’a envie de s’infliger des pensum interminables en times 8 demi-interligne. Mais inversement, comment imaginer la création, l’innovation, l’émergence d’une nouveauté à même de susciter l’intérêt, sans jouer un peu avec ces codes et ces carcans ? Respecter son lecteur, c’est aussi savoir, quand cela est utile, le brusquer, le prendre à rebrousse-poil, lui imposer une lecture un peu plus ardue s’il peut, au bout du compte, en tirer un intérêt particulier. Voire – horresco referens ! – lui faire perdre un peu de temps dans l’immédiat. Lui faire prendre le temps, tout simplement.
Ce qui vaut pour un blog individuel vaut également pour la presse professionnelle et ses dépendances participatives. Probablement le recrutement de hordes de contributeurs semi-professionnels, peu ou (en général) pas rétribués, mi-journalistes du quotidien mi-éditorialistes, est-il conçu comme une façon miraculeuse d’augmenter la voilure d’un journal sans en faire exploser les coûts, tout en se donnant une touche moderne et horizontale. Mais ce n’est pas de cette manière que l’on crée de la valeur, et donc de l’attractivité à moyen et long terme. Un titre comme le NouvelObs, avec sa réputation et son histoire, aurait pu essayer d’innover, de concevoir un modèle de publication misant sur la qualité et la mise en valeur de talents individuels, privilégiant le décalage et le temps du recul. Las, c’est d’un ersatz du Post.fr qu’a accouché la mue du site du prestigieux hebdomadaire. Une culture intensive et indifférenciée de blogueurs au kilo, au kilomètre, à l’horodateur. Ou une nouvelle illustration du vieux proverbe : qui peut le plus, peut le moins.
Romain Pigenel
24 Comments
Comme ce billet est juste !
Commentaire matinal le lendemain d’un KdB.
On est d’accord sur le fond mais pour l’anecdote c’est en juillet 2007 que j’ai commencé à faire des billets plus courts et c’est précisément le début de mon ascension au Wikio. Ce que cherchent les lecteurs sur Internet, ce sont bien des lectures courtes. Le lecteurs est gourmand, il cherche à lire beaucoup (et beaucoup peuvent venir lire mes billets, ils n’ont pas beaucoup de temps à y consacrer).
Twitter n’est que la consécration de ce phénomène idiot.
Le message de Leplus est “vous pouvez lire, ça ne vous prendra pas plus de 3 minutes”…
Excellent billet.
Un billet de très haute volée qui n’est pas, sans rapport, avec celui que j’allais faire avant de le lire !!!
@Nicolas
D’accord avec toi sur la longueur, sauf exception. Ce billet est long et pourtant… En revanche, je ne comprends pas le rapport entre Twitter et la longueur des billets des blogs. Twitter est un propulseur et un réseau social. Pas les blogs. Les blogs sont la source de production de contenus, sauf quand leur vocation n’est que de répéter ce qui se dit ailleurs. Mais, alors, peut-on encore parler de blog ?
Denis,
Internet et les blogs ont amené une modification des comportements puisque on a accès à l’information.
Twitter permet de faire circuler l’information plus vite et de démultiplier l’information à laquelle ont accès les utilisateurs. Ils deviennent de plus en plus gourmands et cliquent à tout rompre. Du coup, ils ne lisent presque plus contrairement à ce qu’ils “croient”. Si les billets sont longs, ils n’ont plus qu’une lecture en diagonale.
Puis, au final, ils finissent par s’en foutre de l’information (ils en ont tellement qu’ils sont obligés d’oublier). Ou alors ils sont comme moi, ils lisent les billets quand ils sont écrits par des copains. Un tel billet de Romain ne m’aurait pas intéressé si je n’étais pas moi même (comme toi) passionné par la diffusion de l’information et parce que Romain est devenu un pote.
Mais pire, une partie des Twittos veulent être dans les premiers à diffuser telle ou telle information et font donc des RT de billets sans même les avoir lus…
Ceux qui ne le font pas ne restent pas dans Twitter (je fais souvent du ménage parmi mes abonnements, c’est dingue le nombre de gens qui ont un compte fermé depuis longtemps) parce qu’ils tourneraient fou, sinon.
Excellent !
Bon, en ce qui me concerne, je ne travaille pas sans être payée : je n’en ai pas les moyens, sans compter que je suis contre le principe, et je n’en ai jamais démordu ; si je veux écrire gratos, je le fais sur mon blog perso. Et actuellement, ça se résume à 5 billets par an. Parce que quand les piges c’est ce qui vous fait bouffer, on a pas le luxe d’écrire à l’oeil. Les gens qui contribuent bénévolement peuvent se le permettre, tout simplement. Après, si ça ne les dérange pas d’engraisser un autre support, libre à eux.
Mais sauf commande précise pour laquelle je produis effectivement le nombre de feuillets demandé, je casse volontiers les codes, et notamment celui du “sur le web, fais obligatoirement court”.
Je me suis en effet aperçue que pour les articles de fond comme pour les chroniques ou billets d’humeur, les gens ont parfois envie de contenus plus longs. Donc non, Nicolas, on ne peut pas affirmer de façon générale et absolue que les lecteurs veulent du court sur internet. Il m’est même arrivé de me faire engueuler par des lecteurs parce que je faisais trop court. Et sur des sujets n’ayant rien à voir avec la sexo !
Car un article bien construit, avec un bon angle et un découpage pertinent, eh bien il peut être lu avec plaisir, même s’il tape dans les 8000 signes (comme le tien, Romain, qui est très agréable à lire, et j’en aurais même repris une tranche). Sur Slate par exemple, aucun souci pour écrire du long. Et sur le Plus, idem : la longueur des articles est limitée à 15000 signes. Ca laisse tout de même une bonne marge de manoeuvre.
Quant au fait de rapprocher une ascension dans un classement relevant d’un algorithme avec les désirs des lecteurs, je pense que ça n’a rien à voir : être lu et être classé, ce n’est pas exactement pareil, même si les deux coïncident parfois
Produire un contenu qui va intéresser des gens est une chose, monter une stratégie de diffusion intégrant liens, RT et autres astuces, tout en jouant avec des règles mathématiques en est une autre. Si j’avais un blog personnel régulièrement alimenté, et que je m’inscrivais sur Wikio, j’aurais un classement nul parce que je me contente d’écrire ; et watmille lecteurs quotidiens n’y changeraient rien
J’ai trouvé ce billet particulièrement instructif.
Mais peut-on encore parler de billet eu égard au temps requis pour le lire ?
Quoiqu’il en soit, vous m’avez confortée a posteriori, dans mon idée préconçue, de n’accorder aucune importance, ni aux blogs, ni aux blogueurs, sauf exception dont vous, évidemment.
Gaëlle-Marie,
Arg ! “Donc non, Nicolas, on ne peut pas affirmer de façon générale et absolue que les lecteurs veulent du court sur internet.” Je n’ai pas affirmé que TOUS les lecteurs veulent du court.
Toi, tu blogues dans une “niche”, mais je t’assure que quand quinze blogueurs socialos font des billets sur les primaires, ils ont intérêt à faire court ou alors à avoir un billet bien structuré comme Romain, avec vraiment une analyse de fond…
@Nicolas : oui, tu as tout à fait raison. Je pense que sur un sujet mainstream, le cumul des infos oblige à synthétiser. Ou à angler avec originalité.
Trop long…
Pas lu !
@Yann : merci !
@Nicolas : le passage sur les billets courts était un peu de la provoc’, et aussi un peu de l’auto-dérision parce que je sais que c’est un reproche que l’on me fait souvent – la longueur – alors que précisément je me trouve trop court et léger en général ! Ce qui tend à prouver une évidence sur laquelle on sera tous d’accord je crois, il y autant de définitions de ce qu’est un blog que de blogueurs … et de lecteurs. Certains blogs totalement coupés des réseaux sociaux et des standards habituels de publication vivent avec une belle communauté de lecteurs et de commentateurs qui les rend de fait plus riches et vivants que bien des blogs exposés. Certains ont envie de se donner de le temps de lire du long et du compliqué, d’autres veulent du court, parfait. Mais qu’un site mettant en avant la qualité et l’originalité de l’information dise “vous verrez, ça ne vous prendra que quelques minutes” est quand même pour le moins étonnant.
@Denis : je pense quand même que le contenant (ou même le propulseur comme tu dis) détermine le contenu, et que Twitter favorise une lecture en séquences très courtes : il y a tellement à lire que l’on n’a plus le temps de lire autrement qu’en diagonale, et que l’on en vient naturellement à privilégier ce qui est court. De mon côté j’archive les textes plus longs ou denses pour les lire le soir, quand j’ai le temps.
@Gaëlle-Marie :
“Il m’est même arrivé de me faire engueuler par des lecteurs parce que je faisais trop court.” oh il faut que tu me les présentes ceux-là, on va s’entendre !
Plus sérieusement, je pense comme toi qu’il y a des gens que l’on n’a pas envie de lire même s’ils pondent deux paragraphes, et inversement des textes de 4 feuillets qui, sous une autre plume, passent tout seul. Cela s’explique par un mot qui semble parfois tabou ou oublié sur Internet … le talent. L’écrit reste de l’écrit, déterminé par des qualités littéraires (et intellectuelles).
@Marianne :
“Quoiqu’il en soit, vous m’avez confortée a posteriori, dans mon idée préconçue, de n’accorder aucune importance, ni aux blogs, ni aux blogueurs, sauf exception dont vous, évidemment”
très sincèrement, il y a BEAUCOUP d’exceptions. Les blogs mis en lien dans ce billet en font à peu près tous partie. Simplement il faut fouiner et sortir un peu des sentiers battus. Mais on trouve toujours de bonnes surprises, dans la blogosphère, toujours.
@totolezheros : nul n’est prophète en son pays.
Romain,
On est d’accord sur leplus, la démarche est affligeante : mais ils sont typiquement dans la démarche que j’ai décrite et qui est la mienne, pour mon blog. Venez chez moi, il y a plein de billets mais vous ne prendrez que deux minutes à les lire. Du coup, mes lecteurs ne sont pas les mêmes que les autres blogs politiques de gauche, d’une part (je suppose que Leplus cherche à se différencier des concurrents), et, d’autre part, mon blog est le “mieux référencé” (pas toujours de manière flatteuse, mais le fait qu’il soit premier au Wikio montre qu’il est le plus cité par les blogs et dans Twitter), d’autre part.
Donc, leplus est peut-être dans une démarche pour attirer les “non lecteurs”, les blogueurs qui postent avec le faire de faire la une de “tempsreel” de temps en temps n’est qu’une méthode pour faire du bruit.
Ainsi, tous les défauts que tu cites est perturbant pour nous qui avons d’autres méthodes de lecture…
Le problème est plutôt que je trouve le contenu de la plupart des billets sont peu intéressants, mais peut-être suis-je déjà submergé de lecture, avec les blogs…
Il y a plus chiant que les billets trop longs : les commentaires trop longs !
Bonjour Romain,
Quelques éclaircissements au sujet de ce fameux temps de lecture…
Il n’a pas pour objet de quantifier l’info ou d’inciter à rédiger des textes courts, au contraire. L’info sur le web va vite et les formats courts, il faut le reconnaître, sont souvent privilégiés. Toutefois il existe de très bons billets « fleuve » qu’il serait dommage d’ignorer. Seulement reconnaissez que, lorsqu’on surfe, on n’a pas forcément le temps de se plonger dans un billet de 10.000 signes. Dans cette mesure, oui, le temps de lecture est déterminant car, au même titre que vous n’êtes pas toujours disponible pour regarder un 52 minutes, vous n’avez pas toujours le temps de vous plonger dans un 10.000 signes.
C’est pourquoi nous proposons un temps de lecture, afin de permettre au lecteur de mettre de côté un article de 7 minutes, qu’il lira tranquillement chez lui après son boulot, ou le week-end.
Afin de varier les plaisirs, nous proposons sur Le Plus des articles qui font aussi bien une minute que 7 minutes (le temps le plus important que nous ayons eu, si ma mémoire est bonne).
Vous soulignez à juste titre qu’il y a d’autres unités de mesure d’un article. Remarquez qu’elles figurent aussi sur chaque article du Plus : nombre de tweets, de recommandations de Facebook et de vues.
Vous dites : “on se débarrasse des derniers oripeaux de jugement qualitatif pour embrasser le gros quantitatif qui tache”. Mais qui a dit que les articles les plus courts étaient les plus intéressants ? Certainement pas nous. Après, oui, les formats longs exigent une solide articulation et écriture, sinon le lecteur s’y perd. Mais vous prouvez, au fil de vos billets, que les longs formats, pourvu qu’ils soient bien construits, ont toute leur place sur le Net.
Après, mettons les points sur les i : non, les blogueurs ne sont pas journalistes. C’est justement pour ça que nous les aimons, et que nous les valorisons sur Le Plus, pour offrir un autre regard sur notre société. Les journalistes sont les bienvenus, à condition qu’ils s’engagent, qu’ils ne se content pas d’un rapport factuel (sinon, autant lire l’Obs).
Enfin, vous avez raison, chacun a droit à sa part du gateau. C’est pourquoi les contributeurs du Plus seront rétribués, contrairement à ce que vous affirmez, en fonction des revenus générés par leurs articles. Seulement pour l’instant le site ne génère pas assez pour verser au moins 1 euro symbolique aux auteurs.
Temps de lecture de ce commentaire : 2 minutes.
Le Plus du Nouvel Obs ressemble à lepost.fr, une sorte de décharge publique où on trouve de tout et surtout du rien. Preuve en est, Bruno Roger-Petit a quitté le 1er pour investir le 2nd.
Plus ennuyeux, le Nouvel Obs a tenté de forcer la main des lecteurs qui avaient l’habitude de commenter leurs articles en imposant une inscription à Facebook ou Twitter, ce qui était réservé au départ à Le Plus.
C’est un procédé assez lamentable qui pour l’instant semble déplaire puisque la moyenne des commentaires a chuté pour atteindre quasiment…zéro.
Quant à la rétribution des contributeurs, attendons de voir, mais sur Rue89 par exemple, ils ne le sont pas, au motif (dixit un des boss interrogé sur @SI à l’émission ligne jaune) “que s’ils payaient tout le monde, le site n’existerait pas”.
On voit d’ une manière générale que la contribution de blogueurs sert surtout à générer du trafic à moindre coût en employant des petites mains à peu de frais.
Drôles de méthodes, qui plus est sur des médias prétendus plutôt de gauche.
Très bon billet (non, je ne fais pas original mais c’est bien vrai, qu’il est bien alors il faut le dire !)
Je suis à 800% d’accord pour la valorisation du contenu mais pourquoi toujours gratter sans action ? LE droit d’auteur, ça existe, les notes d’honoraires aussi… alors pourquoi ne pas les envoyer directement aux médias en ligne pour voir leur réaction ? Il y a des syndicats et des maisons des artites qui peuvent aider, vous apprendre à facture, etc…
ensuite, sur ta phrase “Tu n’es qu’un maillon sympathique dans l’info 2.0, un stipendiaire d’autant plus agréable qu’il n’est pas stipendié, et ne réclame ni pige ni contrat d’aucune sorte”
Ce n’est pas de l’inf pour moi (allez, vas y traitez moi de puriste, le fouet, tout ça…) j’assimile plutôt le bloging à ce que devraient être, étaient, les éditos dans la presse papier, de l’opinion, des gens avec de la culture, du recul, de l’analyse, etc… qui commentent l’actu avec un regard décallé, un regard de spécialiste, des coups de coeur ou le contraire.
L’estimation du temps de lecture des articles, c’est l’idéologie 20 minutes, c’est une preuve que le nouvel obs est bien de gauche: http://vanessa-schlouma.blogspot.com/2011/06/le-nouvel-observateur-est-bien-de.html
EN PlEIN DANS LE MILLE. BIEN VU !Dire que ce Canard se revendique encore comme étant de “gauche”, même depuis son appartenance au baron. Filtage et censure sont les deux mamelles de ce genre de confisqueurs/formateurs d’opinion et j’en sait quelque chose pour y avoir combattu le TCE en 2500. La synthèse n’est en rien une thèse sainte, ni très saine à ce niveau de marchandisation. ARAMIS
Mince, j’avions confondu le Nouvel obs et Libé dans ma précipatation. Bof, c’est du kif… ARAMIS
Nouvel obs, Libé : tout ça c’est synagogue !
Excellent comme d’habitude, et en plus je suis d’accord…
Ne pensez-vous pas qu’on en a assez bouffé des ces blogueurs au kilo ?
D’accord avec vous sur votre raisonnement général mais est-ce tellement vrai dans le cas de “leplus” ? Si la volonté était d’en faire vraiment un critère majeur, ce temps de lecture serait notifié dans la liste des articles et pas seulement lorsqu’on a cliqué et qu’on se trouve déjà dans la page de l’article (donc déjà relativement engagé à le lire, au moins un peu)…
Et vous trouvez sincèrement qu’il s’agit d’”un orange pétant qui vous saute sans ménagement aux yeux” ? Je trouve plutôt l’inverse : un orange doux relativement discret… Je le répète je ne soutiens pas “leplus”, je le découvre à l’instant, je suis seulement un peu moins choquée que vous
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[...] On raterait probablement un aspect essentiel de la chose si l’on ne comprenait pas que ce minutage s’adresse aussi, si ce n’est d’abord, aux auteurs (contributeurs, observateurs , journalistes, blogueurs , on ne sait plus très bien comment dire). Ce néon orange, au frontispice de leur prose, leur dit ceci : tu te crois peut-être unique, mais tu n’es jamais qu’un fournisseur de minutes de lecture pour nous. Une minute vaut une minute . Si tu n’es pas content, si tu souhaites être payé ou plus payé parce que, après tout , tout travail mérite salaire, tu peux toujours t’en aller, la porte du cyberespace est grande ouverte. Blogueurs au kilo [...]
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