Rassembler, rassembler, jusqu’au centre et même au-delà. Depuis une semaine, Ségolène Royal martèle avec insistance ce qu’elle entend probablement mettre en avant comme une de ses marques distinctives par rapport aux autres candidats : la volonté de rassembler « de l’extrême-gauche aux centristes humanistes » et même jusqu’à la « droite gaulliste ». Si la perspective de l’association du centre, du moins de sa version « acceptable » le MoDem, est (déjà) un serpent de mer récurrent dans les débats socialistes, la question de rallier des gaullistes et, plus précisément encore, la « droite gaulliste » pousse la réflexion un cran (nettement) plus loin. Acte visiblement tout sauf irréfléchi puisque Ségolène Royal a enfoncé le clou ce week-end, avec une tribune dans le Monde reprenant de longs extraits de la lettre que lui avait adressée Jean-Marcel Jeanneney, ministre de De Gaulle, durant la dernière présidentielle.
Passons sur l’aspect un peu étrange de cette tribune, qui ressemble à certains égards à un long plaidoyer pro domo fait à la troisième personne. Sur le fond, le message que l’on entend nous faire passer est sans doute celui-ci : qu’il faut rassembler, donc, jusqu’aux gaullistes de droite ; que cela est d’autant plus envisageable avec Ségolène Royal qu’un authentique gaulliste la soutenait en 2007 ; que la ligne politique que porterait ce grand rassemblement serait celle du « combat républicain », pour en finir avec les dérives de l’ère Sarkozy qui a trahi « l’héritage du Conseil National de la Résistance ».
On ne peut jamais totalement dissocier un débat du contexte et du moment dans lesquels il s’inscrit. En l’occurrence, Ségolène Royal tient ces propos alors que vient seulement de commencer la campagne des primaires socialistes, qui s’adressent aux sympathisants socialistes et plus largement à la gauche ; le tout dans un climat sondagier dont on peut penser ce qu’on veut, mais qui montre avec persistance, depuis des mois, François Hollande, Martine Aubry (et avant son « affaire », Dominique Strauss-Kahn) triompher assez largement de Nicolas Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle.
Le problème du moment, pour tous les socialistes, est donc à double titre le premier tour. Comment faire pour que le candidat socialiste soit le plus haut possible, et ne se fasse pas doubler à la fois par Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ? Comment faire pour ne pas trop souffrir d’une dispersion des voix à gauche – autrement dit, comment réussir les primaires pour qu’elles mobilisent la gauche autour du candidat du PS ?
A cet égard, parler dès à présent d’aller chercher des réserves de voix au centre (puis plus à droite encore) ne me semble pas particulièrement avisé. Les débats d’il y a trois ans à ce sujet se faisaient dans un contexte de toute-puissance du sarkozysme, et sous le coup du traumatisme d’une gauche incapable, à l’élection présidentielle, de faire jeu égal avec le candidat de l’UMP malgré sa forte mobilisation. Ils se faisaient également sous la menace d’un MoDem alors fort du succès de François Bayrou au premier tour de 2007. Aujourd’hui, l’électorat centriste et gaulliste se divise entre des candidats qui peinent à s’imposer, tout comme à convaincre (dans le cas de Jean-Louis Borloo) de leur réelle indépendance à l’égard de l’UMP. Ils ne réaliseront probablement pas l’OPA sur le centre gauche qu’avait partiellement réussie Bayrou il y a 4 ans. Mais ils capteront des électeurs du centre et du centre-droit qui n’auront aucune raison de voter socialiste avant le second tour. Dans tous les cas, ils constituent plus un problème interne à la droite qu’une question urgente pour la gauche.
Par ailleurs, on peut craindre que parler avec insistance d’une nécessaire coalition avec la droite ne soit pas la meilleure façon de mobiliser les électeurs de gauche pour la première échéance qui est devant nous – je ne parle même pas du premier tour, mais des primaires. Le rassemblement de la seule gauche est loin d’être réalisé : à part le PRG, aucun parti n’a pour l’instant accepté de jouer le jeu des primaires socialistes. L’important, pour l’heure, est donc de parler à la gauche. On me rétorquera peut-être que c’est une attitude hypocrite, si c’est pour en venir, au bout du compte, à chercher une alliance à droite pour battre Nicolas Sarkozy. Mais encore une fois, la situation actuelle n’impose nullement cette hypothèse ; en outre, chacun conviendra qu’une telle alliance devrait se faire sur un contrat programmatique absolument clair, et que c’est cette question qui est actuellement prioritaire.
Or justement, que propose Ségolène, dans sa tribune du Monde, comme contenu pour cette alliance ? Une « certaine idée de la France » : « égalité des possibles », « volontarisme politique », « attachement à la nation », « la prise en compte des aspirations populaires mais sans soumission systématique à l’opinion ; l’idée (…) que les activités régionales sont les ressorts de la puissance économique de demain » ; « viser haut et tenir droit » ; « la démocratie parlementaire, la démocratie sociale et la démocratie citoyenne et participative », « “Liberté, Egalité, Fraternité”, à laquelle j’ajoute la laïcité, la solidarité et la liberté d’entreprendre et de créer ». Tout cela est bien sûr sympathique, mais diablement imprécis. Il ne fait aucun doute que tout le monde (et même Sarkozy) peut se retrouver dans cet éventail de valeurs très « hesselien », et suffisamment large et elliptique pour rassembler un vaste « arc républicain ». Mais derrière ces objectifs généreux peuvent se cacher des politiques fort diverses, et non nécessairement de gauche. Les vrais divergences n’apparaitraient sans doute que si on s’aventurait plus précisément dans l’inventaire des choix opératoires à faire ; tant que cela n’est pas fait, la discussion avec le centre et la droite, fût-elle théorique et monologique, n’a pas grand intérêt.
Surtout que faute d’accord sur des axes plus précis, ce genre de proposition d’alliance ne peut que donner du crédit, insidieusement, à l’idée que les adversaires de Sarkozy n’ont pas grand chose à lui opposer sinon un disparate front du refus. Que le rejet de l’actuel président soit actuellement fort dans le pays ne signifie pas pour autant que le seul antisarkozysme suffira à fédérer 50% des électeurs au second tour contre lui. Un tel calcul pourrait même donner le sentiment, par contraste, que seul le sortant a un véritable projet pour le pays, et que la confusion règne chez ses adversaires. Or c’est précisément cette confusion politique, que Nicolas Sarkozy a cherché (avec l’ouverture) à installer dans le pays, qu’il faut combattre. Ce qui réclame d’abord de reposer des repères clairs dans le débat politique, et de commencer par définir le contenu d’une alternative socialiste et de gauche.
Tant du point de vue de son tempo que du contexte dans laquelle elle s’inscrit, l’insistance de Ségolène Royal à réclamer une alliance très large à droite me semble donc erronée et contreproductive. Les socialistes ne doivent avoir jusqu’à l’automne qu’une seule obsession : rassembler la gauche autour de leurs primaires, que la droite ne manquera pas de fustiger en cas d‘échec ou de succès mitigé.
Romain Pigenel
38 Comments
Et si tout ce que disait madame Royal n’avait qu’un seul but : vous donner l’occasion d’écrire neuf paragraphes sur elle ?
Parce que le candidat que vous soutenez, François Hollande, avec ses propositions balladuriennes, va réussir à rassembler la gauche??? Vous êtes soit inconscient, soit autiste… La droite via les sondages vous incitent à choisir l’un ou l’autre des candidats de l’ère Jospin, et vous vous précipitez dans le mur, en klaxonnant!
Libérez vous de la Pensée unique, libérez vous de cette sociale démocratie apeurée devant les banksters! Que diable! Un peu de courage…
Petit point de détail :
“On ne peut jamais totalement dissocier un débat du contexte et du moment dans lesquels il s’inscrit.” (3ème paragraphe)
On pourrait en dire autant de la lettre ouverte de J-M. Jeanneney… Cette lettre avait certes marqué la campagne 2007 (pour ceux qui suivaient les évènements). On peut toutefois trouver un peu limite le fait de couper la 2ème moitié de la phrase suivante, comme a fait S. Royal dans sa tribune : “je constate d’assez nombreuses analogies entre ses idées et les vôtres, telles qu’elles apparaissent au long de vos trois centaines de pages”. D’une lettre (1) qui était en majeure partie un compte-rendu de lecture du livre de S. Royal “Maintenant” (mars 2007), on passe dans cette tribune du “Monde” à une sorte de blanc-seing ad vitam aeternam… Et Jean-Marcel n’est plus là pour dire (?) que cette fois il préfèrerait peut-être tel ou telle pour bouter à coup sûr les UMP hors de l’Elysée.
(1) texte intégral : http://tinyurl.com/3cjj46q
vu comme ça, qu’est-ce qu’elle est crétine. Ah, mais je le savais déjà depuis 4 ans.
Si F Hollande était désigné candidat des socialistes, dès le lendemain de sa désignation il lancerait des appels au centre.
Car la gauche seul ne peut pas l’emporter.
Hollande et Aubry sont absolument inaudibles et leurs propositions sont en matière économique soit quasiment de droite (Hollande) soit d’une démagogie lamentable (Aubry)
Royal tend la main au centre et à la “droite gaulliste républicaine”. Mais elle ne fait pas leur politique. Hollande si!
Royal suscite le débat et la gauche c’est le débat!
Hollande et Aubry ne suscitent…rien!
Aux dernières nouvelles, Valls propose la même chose. Ils devraient plutôt dire ce qu’ils pensent de la prochaine modification constitutionnelle relatif au budget plutôt que de tirer des plans sur la comète…
Petit rappel amical : la gauche rassemblée et décomplexée, c’est le Front de gauche…
Entièrement d’accord sur l’erreur de timing. De plus, Royal nous rappelle qu’elle avait proposé Matignon à Bayrou entre les 2 tours de 2007. Il m’a semblé alors que c’était incompatible avec la 6e république qu’elle défendait.
Il faut admettre que cette proposition est courageuse et fait avancer le débat.
Pour ma part, je considère que le timing est très bien choisi. La Grèce étant à deux doigts du défaut de paiement, la situation de l’Europe et sa reconstruction sera un sujet majeur de l’élection de 2012. Madame Royal avance ses pions et pense surement que l’alliance nationale sera de mise. Elle n’est pas la seule d’ailleurs à le penser. Sarkozy aussi tente de vendre ce thème là à sa manière.
D’un point de vue extérieur, on sent bien que c’est des trois Aubry-Hollande-Royal (dans l’ordre alphabétique pour ne vexer personne), celle (la seule?) qui anticipe les choses et qui développe une vraie stratégie de conquête du pouvoir.
Pas d’accord avec Variae. L’ambition de Royal est de gagner les primaires en ouvrant portes et fenêtres.
Les écolos et les FDG n’iront pas voter (ils ont eu leurs primaires), et seront en concurrence avec le PS pour le premier tour de la présidentielle.
En revanche, j’ai entendu sur des radios, et encore ce matin, des gaullistes dire qu’ils iraient voter aux primaires PS, car ils se sentaient proches de “certaines” des valeurs de gauche : ça ne les gênait donc pas de signer la déclaration d’adhésion aux “valeurs de gauche”.
Maintenant, c’est pas dit qu’ils voteront pour Royal.
Et puis, franchement, se servir encore d’un arc, à l’heure du fusil mitrailleur norvégien, c’est d’un ringard…
Benmahdi,
Et on en revient à la notion de stratégie dont on ne peut pas dire si elle est bonne ou mauvaise avant d’avoir pu en mesurer les effets, en l’occurrence, non seulement après les primaires mais également après le résultat des présidentielles.
En tous les cas on ne pourra pas reprocher à madame Royal de n’avoir pas tout essayé pour reprendre le pouvoir à Sarkozy, même s’ils sont nombreux à gauche et à droite pour la critiquer et même la moquer.
Salut Romain,
Tu dis que le problème de cette proposition de rassemblement est vague car reposant sur des termes très généraux…
Mais c’est tout de même faire fi de toutes les propositions qu’elle fait tout le temps ! Pas dans cette tribune certes mais à chaque interview ou chaque discours…
Ce que tu considères comme une “erreur de timing” c’est qu’il n’est pas calé sur le tiens ou celui de Hollande… qui n’a encore rien précisé et est pour le coup encore plus vague à chacune des ses interventions… et puis après avoir revendiqué le soutien des chiraquiens antisarkozystes et soutenu Christine Lagarde au FMI tu avoueras que c’est assez cocasse…
Donc Royal est en campagne… elle avance des solutions… très à gauche pour la plupart et souvent déjà évoquées en 2007 et après (bankster 2008, international 2009, décentralisation 2010, pvr d’achat, agriculture controle des prix 2011)… elle prend en compte le contexte actuel d’abaissement des institutions républicaine et européenne et surtout de la mainmise de la finance internationale… et en appelle à tout les républicains dont les Gaullistes…
Ce contexte est malgré tout bien plus important que la primaire… en rappelant sans cesse les enjeux principaux, le cap à viser.. elle parle au Français et essaye de les mobiliser pour la primaire citoyenne…
So What ?
Tout çà n’est pas grave, les électeurs du Centre jusqu’au Front National vont pouvoir, pour 1 euro, décider du candidat PS à la place des militants socialistes, je ne vois pas où est le problème…, mais c’est moderne, alors allons-y, discutons donc, pour voir quel est celui qui leur conviendra le mieux!
“Quand la bêtise remplace le mensonge, on en vient à regretter l’hypocrisie”
@ Marianne ARNAUD 14H16
«on ne pourra pas reprocher à madame Royal de n’avoir pas tout essayé pour reprendre le pouvoir à Sarkozy»
Pour que votre phrase soit tout à fait exacte, il faudrait peut-être y ajouter un mot : «elle-même» entre «reprendre» et «le pouvoir».
A l’époque du congrès de Reims, on n’aurait pu reprocher à madame Royal «de n’avoir pas tout essayé» pour prendre la tête du PS. Mais sa candidature était-elle la plus appropriée pour assurer la victoire de son camp, à savoir la motion E rénovatrice ? En d’autres termes : madame Royal a-t-elle à l’époque été principalement guidée par l’intérêt général (le succès de sa motion et des idées qu’elle portait), ou par une certaine ambition personnelle ? Dans le même ordre d’idées on peut actuellement se demander si madame Royal serait la candidate PS la mieux appropriée pour assurer en 2012 la victoire de son parti et au-delà de la gauche toute entière. C’est entre autres à cette question que répondront les électeurs à la primaire !
Ceci dit il importe absolument, comme l’a si bien dit Peillon dans son appel d’hier (1), de «préserver un esprit de fraternité et de camaraderie». «Les primaires ne sont pas un congrès.» «Après le vote d’octobre, tous les socialistes soutiendront le même ou la même candidate : ne le perdons jamais de vue, et travaillons en permanence avec cette perspective». Peut-être Romain Pigenel s’est-il dans son (admirable) article un peu dangereusement approché de la ligne jaune.
(1) http://tinyurl.com/3ukeyh4
J’apprécie énormément certains passages de ce billet qui me font beaucoup rire comme “A cet égard, parler dès à présent d’aller chercher des réserves de voix au centre (puis plus à droite encore) ne me semble pas particulièrement avisé” ou encore “on peut craindre que parler avec insistance d’une nécessaire coalition avec la droite ne soit pas la meilleure façon de mobiliser les électeurs de gauche”.
C’est si vrai.
Bon courage Romain
ON VOTERA MASSIVEMENT POUR ME ROYAL OU À DÈFAULT POUR ME ÈVA JOLY , 2 FEMMES LIBRES ,NOVATRICE ET UNITAIRES ET DE MORALITÈ INDISCUTABLE !
Très étonné et désolé de voir que pour vous Liberté, Egalité, Fraternité vous semblent des notions sympatiques mais imprécises!
Il me semble qu’il n’y a pas de timing adéquat pour avancer dans la clarté…nous savons désormais que Royal négociera avec les représentants d’autres bords…soit! Que feront Aubry ou Hollande? Aucune idée!!!!
AR,
Sur votre “elle-même” je ne pinaillerais pas, bien que je ne voie pas très bien la différence, avec ou sans.
Vous écrivez :”… on peut actuellement se demander si madame Royal serait la candidate la mieux appropriée pour assurer en 2012 la victoire de son parti et au-delà de la gauche tout entière.”
C’est toute la question, qui concerne également tous les autres candidats ou plutôt celui ou celle qui restera après la primaire.
En attendant c’est comme un jeu de cour d’école : “Trois, trois, passera, la dernière restera.”
Et pendant ce temps l’Europe est mise en coupe réglée par la finance internationale et les assassins de masse sévissent.
Variae sur Marianne2:
“Tant du point de vue de son tempo que du contexte dans laquelle elle s’inscrit, l’insistance de Ségolène Royal à réclamer une alliance très large à droite me semble donc erronée et contreproductive”
C’est n’importe quoi ce que tu écris là Variae!
C’est donc un large rassemblement très large à droite que réclame Ségolène Royal?!
Tu appelles sa main tendue un stratagème; elle l’a écrit noir sur blanc dans sa Lettre de Belèm en février 2009, a mis en pratique cette alliance arc-en-ciel dans sa Région en 2010 lors des Régionales. Royal a-t-elle fait appel aux appareils de Droite ou aux Républicains humanistes qui partagent avec la Gauche les fondamentaux de la République et une certaine vision de la France définie par elle et à laquelle ne pourront adhérer que ceux qui s’y reconnaissent?
La plupart des amis de Hollande sont allés rejoindre sarkozy en 2007; Hollande lui-même sur bcp de points est un Libéral comme ses amis de Le Siècle et veut saupoudrer le libéralisme effréné du CAC40 d’un peu de Gauche, sinon, pourquoi aurait-il rejeté la Proposition d’Hamon sur les réformes sociales?
Ce qui vous gêne, c’est que Royal a dit ouvertement et clairement ce qu’elle juge mieux pour la France, contrairement à ceux qui traitent en sous-main , dans les bureaux feutrés et les restaurants huppés avec la Droite réactionnaire et ses meilleurs représentants que sont les Médias de Droite et le Médef.
Attention Variae, tu deviens comme les élites médiatico-politiques et sondagières que tu dénonçais il n’y a pas si longtemps.
Attention de travestir la vérité pour mieux servir les intérêts qui sont les tiens en ce moment.
@Marianne Arnaud,
c’est de mauvaise foi que de dire que MMe Royal ne fait rien; c’est elle qui propose sur tous les terrains, à commencer par l’Europe et la lutte contre les pouvoirs de la Finance.
Rendez-vous sur le site de national de Désirs d’Avenir ou sur le site de DA Grand Nancy ou sur le Blog de Mme Royal; vous y trouverez tous ses discours, prises de positions et propositions sur l’Europe et la Finance. Pendant que les autres pinaillent, et passent le temps à scruter les sondages, Mme Royal est sur le terrain , débat avec le peuple et fait des propositions. Il faut au moins lui reconnaître cela.
Valls n’est pas Royal; et ce que propose Valls n’a rien à voir avec la vision de la France que Royal propose de partager avec les gaullistes de progrès. Je rappelle que sur les listes Municipales de gauche figurent souvent les Gaullistes de Gauche et ça ne choque personne; le gaullisme est une idée, pas un parti politique, pas une personne.Et je ne vois pas en quoi c’est prématuré de demander aux Français qui partagent les mêmes valeurs de s’unir pour virer Sarkozy en 2012.
Une belle et bonne frange de socialistes amis d’Aubry ou de Hollande, avaient appelé à voter Sarkozy en 2007 et avaient voté pour lui. Lors des Régionales, des socialistes ont publié des pétitions contre Ségolène Royal pour nuire à sa re-élection en Poitou-Charentes: quelle était la différence entre eux et la Droite?
Ce qui ennuie les socio-libéraux du PS, c’est qu’ils ont l’impression que Royal leur coupe l’herbe sous les pieds et comme c’est coutumier chez eux, ils sont plus virulents contre elle que ne l’est la Droite avec laquelle ils fricotent pourtant. Observez les équipes de campagne des uns et des autres, on note des figures de Droite chez ceux qui râlent contre la proposition de Royal, alors que dans l’équipe de Royal, il n’y a que les socialistes et les sympathisants de gauche.
Les faits sont plus parlants que les discours.
François Hollande n’a t-il pas tendu une main (lors d’un débat le 17 juin à Strasbourg) à un homme de droite Dominique de Villepin ? Mais chuuuut, il ne faut pas le répéter ! :
http://www.youtube.com/watch?v=P88pTEhIXzI&feature=player_embedded
On entend bien : “une majorité large” …
Que disait également Pierre Moscovici (maintenant soutien de François Hollande), alors qu’il militait pour une candidature aux primaires de DSK ?
C’est une déclaration du 27 janvier 2011 :”Dans les enquêtes “le score global du PS au premier tour est faible … Avec Dominique Strauss-Kahn, nous avons, non seulement un candidat qui se qualifie, mais en plus empiète très largement sur les frontières politiques” !
Pour moi c’est limpide : il faut une candidate apte à un large rassemblement au delà des frontières classiques !!!
Comment ne pas se faire oublier est LE problème de MMe Royal.
Son ambition et ses compétences sont étouffées par un ego démesuré.
@ Rbella24
J’ai écrit : “on ne pourra pas reprocher à madame Royal de n’avoir pas tout fait pour reprendre le pouvoir à Sarkozy…”
C’est un fait que je constate.
En revanche ce sont ces primaires dont on ne sait pas où, quand, comment, seront organisés les éventuels débats, qui me paraissent assez dérisoires eu égard à ce qui se passe dans le monde actuellement.
Royal ne tend pas la main aux politiciens de droite, elle s’adresse au peuple dans son ensemble, celui auquel Terra Nova tourne le dos. Sa référence, c’est le Conseil National de la Résistance. Son programme de lutte contre l’oligarchie financière est de gauche (voir le discours d’Helsinki), contrairement aux amis des grands patrons que sont Hollande et Aubry, qui acceptent la règle des 3% et ont soutenu la candidature Lagarde au FMI.
@ Arkhipov 11h20
Il faut être aveugle pour ne pas apercevoir que madame Royal est premièrement guidée, non pas par les belles et admirables choses que vous avez citées, mais par une sorte d’instinct de se pousser en avant (pour parler en termes tout à fait concis, comme a fait “Manu” à 6h25).
@Marianne Arnaud : peut-être … mais une proposition politique est sur la table, et mérite donc examen.
@Democrate2012 : c’est sûr que votre candidate va rassembler largement à gauche avec l’encadrement militaire des jeunes
@Antenne (10:10) : je suis d’accord, procédé douteux que de faire parler les morts.
@Ema : oh malheureuse …
@Ben :
“Royal tend la main au centre et à la “droite gaulliste républicaine”. Mais elle ne fait pas leur politique.”
Tout ça est d’une grande logique
@despasperdus : Royal et Valls tentent désespérément de polariser le débat. Mais je ne crois pas qu’ils gagnent grand chose à le faire de cette façon.
@Rimbus : oui …
@Benmahdi :
“celle (la seule?) qui anticipe les choses et qui développe une vraie stratégie de conquête du pouvoir.”
Pour l’instant, on ne peut pas dire que ça lui a beaucoup réussi.
@Chloé : vous confirmez donc que SR compte sur un détournement des primaires par la droite ?
@Didier Goux : c’est carrément artisanal.
@Toyan :
“Mais c’est tout de même faire fi de toutes les propositions qu’elle fait tout le temps ! Pas dans cette tribune certes mais à chaque interview ou chaque discours”
Pas dans cette tribune. Donc la question du programme sur lequel rassembler tout ce beau monde reste posée.
@Max Claire : heureusement, tous les candidats ne parient pas sur une participation de la droite aux primaires !
@Nico93 :
@Tosello : INUTILE DE PARLER SI FORT !
@Alex :
“Très étonné et désolé de voir que pour vous Liberté, Egalité, Fraternité vous semblent des notions sympatiques mais imprécises!”
Liberté => libéralisme. Qu’en dites-vous ?
@Rbella24 :
“La plupart des amis de Hollande sont allés rejoindre sarkozy en 2007″
merci pour ce commentaire très divertissant
@Dancor59 : il parle de report de voix au deuxième tour, ce qui est très différent.
@Arkhipov : vous avez bien appris votre leçon, c’est remarquable
@Marianne ARNAUD du 24:
Merci pour ta précision.
C’est pour que les propositions soient claires que nous réclamons les débats entre les différentes candidats; ces débats sont absolument nécessaires pour une meilleur compréhension de ce que nous propose chaque candidat dans chaque domaine donné.
En tout cas, Royal va aux Primaires pour gagner!
@Rbelle24 : j’espère bien que personne n’y va pour perdre
Et avez-vous remarqué que le contenu des diverses conventions votées par le PS, ainsi que le projet du PS sont un remaniement des idées avancées par Ségolène Royal en 2006-2007. Rien de neuf au pays de la rose, sauf que certains s’élèvent contre Royal et s’auto-soutiennent pour lui faire barrage, la sachant trop en capacité de vraiment faire appliquer les idées du projet. Leur crainte : que rien ne soit plus comme avant.
Variae:je crois que vous faites erreur sur certains points! lutter contre la réelection de Sarko à temps et à contre-temps…
En critiquant “l’arc républicain”voulu par S.Royal,vous dites:”l’heure est de parler à la gauche”Or c’est précisément ce qu’elle a affirmé:rassembler d’abord à gauche.Quant à son “imprécision”voir de plus près ses propositions très “concrètes”
D’accord avec Arkhipov :quand S Royal s’adresse aux républicains jusqu’aux gaullistes, il s’agit des électeurs, pour qu’ils viennent aux primaires socialistes. Il n’est pas question d’”alliances” pour le moment: les primaires ne sont ni la présidentielle, ni un congrès.
Ensuite, qui parle des “gaulistes de droite” ? Il s’agit des gaullistes qui veulent le bien de la France et désapprouvent Sarkozy.
Enfin, cataloguer les gaullistes comme “à droite”, c’est oublier qu’en 1945, de Gaulle a nommé 5 ministres communistes dans son gouvernement, justement pour le bien de la France! Il a su avoir cet esprit de rassemblement nécessaire dans les périodes difficiles.Et aujourd’hui, on est dans une guerre sans arme, une guerre financière, qui détruit les plus faibles.
C’est grâce à De Gaulle, finalement, que le programme du CNR, le plus “à gauche” qu’on ait connu en France, celui que défendent tous les partis de gauche, a pu être mis en place, avec:
- le régime de retraite par répartition
-la sécurité sociale
-la fusion et la nationalisation d’EDF et GDF
- le vote des femmes
- la liberté de la presse
…et j’en passe !!!
MERCI DE GAULLE.
@Proust :
“Et avez-vous remarqué que le contenu des diverses conventions votées par le PS, ainsi que le projet du PS sont un remaniement des idées avancées par Ségolène Royal en 2006-2007.”
Ségolène a le même problème : elle peine à se renouveler.
@François :
“MERCI DE GAULLE.”
Et vive l’enterrement de mai 68, aussi ?
Réponse à Romain
Il vous a pas échappé que j’ai remercié de Gaulle, un homme de droite, parce qu’il avait installé des ministres communistes dans son gouvernement,et leur a permis de mettre en place la sécurité sociale, la retraite par répartition,le vote des femmes,etc…le programme du CNR auquel toute la gauche est attachée!!!
Il est certain qu’à la fin de sa carrière, il n’a pas compris les aspirations de la jeunesse de mai 68, de la société de l’époque.
Mais j’approuve la façon dont, après des errements, il a su soumettre le choix au peuple par référendum, et a respecté ce choix en se retirant de la présidence… une démonstration honorable de démocratie.
La suite, ce sont ses successeurs qui l’ont prise en charge.
Devez-vous réduire toute son action à sa réponse en 68 ?
@François : je n’oublie pas l’homme du coup d’Etat permanent, auteur du système politique peu démocratique dans lequel nous vivons encore.
Réponse à Romain, 37
On peut critiquer autre chose… mais cela ne changera en rien le fait que sans de Gaulle, on n’aurait jamais eu le CNR, qui s’est mis en place en MOINS d’un an, et a connu d’entrée de jeu de fortes oppositions de la droite et du patronnat.Le communisme et l’homme de droite alliés pour les lois les plus sociales que la France ait jamais connues!!!
Et puis avant, l’homme de la resistance, ce n’est pas non plus à oublier.
Ne faut-il pas prendre dans les offres politiques, le meilleur, quel que soit la couleur politique?
Depuis plus de 40 ans, on aurait pu changer! Peu de voix et de volonté se sont élevées pour le faire.
Un certain Jospin a fait quelques changements… mais il en est qui critiquent le nouveau calendrier pour les élections présidentielles et législatives… on ne peut pas dire qu’il ait amélioré les choses!
C’est parce qu’un certain Sarkozy bafoue les conventions que l’urgence de ce changement s’impose!
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Variae › A propos de Ségolène Royal et de son arc républicain http://bit.ly/qtrv4i
Variae › A propos de Ségolène Royal et de son arc républicain http://bit.ly/qtrv4i
"l'alliance large" jusqu'à la droite de S. #Royal2012 : contreproductive et erronée par @Romain_Pigenel http://bit.ly/r9KWqG #primairePS
RT @Romain_Pigenel: A propos de Ségolène Royal et de son arc républicain #variae http://t.co/mYSZY0C
Le dernier @Romain_Pigenel , sur @RoyalSegolene et de son arc républicain #variae http://t.co/9AnejNN #primaires #2012
Le dernier @Romain_Pigenel , sur @RoyalSegolene et de son arc républicain #variae http://t.co/9AnejNN #primaires #2012
La confusion n'est pas une solution, réponse à @RoyalSegolene et @manuelvalls / S. Royal et son arc républicain #variae http://t.co/ezPpLwH
RT @Romain_Pigenel: La confusion n'est pas une solution, réponse à @RoyalSegolene et @manuelvalls #variae http://t.co/ezPpLwH
RT @Romain_Pigenel: La confusion n'est pas une solution, réponse à @RoyalSegolene et @manuelvalls #variae http://t.co/ezPpLwH
RT @Romain_Pigenocréréponse à @RoyalSegolene et @manuelvalls / S. Royal et son "arc républicain" http://t.co/ezPpLwH
La confusion n'est pas une solution, réponse à @RoyalSegolene et @manuelvalls / S. Royal et son arc républicain #variae http://t.co/ezPpLwH
La confusion n'est pas une solution, réponse à @RoyalSegolene et @manuelvalls / S. Royal et son arc républicain #variae http://t.co/ezPpLwH
[...] est des causes nationales qui exigent des arcs républicains, des solutions qui dépassent les clivages idéologiques ou [...]
[...] que ceux qui à gauche, aujourd’hui comme en 2007, pensent à un rassemblement large après les élections, le conçoivent comme un [...]
RT @Romain_Pigenel: A propos de Ségolène Royal et de son arc républicain #variae http://t.co/0mCxF3u
[...] Nul n’est prophète en son pays. Il y a 5 ans, lors de la dernière élection présidentielle puis du congrès de Reims du PS, plusieurs responsables socialistes, comme Ségolène Royal ou Julien Dray, avaient théorisé puis tenté de mettre en place une nouvelle alliance politique post-gauche plurielle : la coalition arc-en-ciel, regroupement de toutes les forces progressistes, des altermondialistes au centre et « aux humanistes », autour d’un grand parti socialiste rénové, et adossé au monde syndical et associatif. Ségolène Royal avait même ensuite, durant les primaires citoyennes de 2011, étendu ce programme d’alliance aux gaullistes, sous le nom « d’arc républicain ». [...]
[...] ensuite, durant les primaires citoyennes de 2011, étendu ce programme d’alliance aux gaullistes, sous le nom « d’arc républicain ». Ce beau projet était-il trop ambitieux ou en avance sur son temps ? Nourri par la naissance [...]
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